Les trois pistes de Valentin Guillon

Soutien aux galeries/première exposition
Projet soutenu par le Cnap
Exposition
Arts plastiques
Florence Loewy Paris 03


De la vitesse, qui est la finalité de la course en roller, Valentin Guillon ne retient dans sa première exposition personnelle que les éléments qui la rendent possible, qui la représentent, qui l’accompagnent. Et qui donnent lieu à autant d’œuvres : sculpture, peinture, sérigraphie et ready-made. Elles semblent autant d’effets de translation d’éléments, notions ou objets propres à cette pratique sportive.[…]
On pourrait être tenté de penser que l’artiste établit des correspondances, des rapports, des transferts entre une activité sportive, qui possède son propre registre de formes, de couleurs, son propre langage, ses propres codes, et qu’il les rejoue, retente, redéploie dans l’espace d’exposition. On pourrait voir là une nouvelle stratégie qui considère l’artiste comme sportif, comme il fut déjà pensé « comme » producteur, anthropologue, ethnographe, sampleur ... Mais ce serait là se tromper quant au sens même de la production artistique de Valentin Guillon : elle n’a pas pour modèle une pratique sportive spécifique – un modèle suppose une prise de distance. Une distance que l’artiste refuse, puisqu’en dépit du changement de vitesse, de taille, de fonction, l’expérience qu’il provoque est commune aux deux champs, plutôt qu’il ne transfère l’une sur l’autre : à la fois exercice physique et exercice de mentalisation. C’est alors autant à réévaluer l’expérience artistique qu’à réévaluer la compréhension que nous pouvons avoir de pratiques physiques que nous invite Valentin Guillon: toutes deux sont des expériences, et elles s’informent mutuellement. Ou plutôt : on retrouve chacune dans l’autre. La pratique sportive est déjà art et l’art est à nouveau pratique corporelle. […]

*Extrait du texte de Vincent Romagny

Adresse

Florence Loewy 9-11 rue de Thorigny 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020