Revenir là où tout est résolu d'Isabelle Ferreira
Éléments de perspective (étude), 2017. Chêne, bois glanés, peinture acrylique sur socles peints, dimensions variables © photo : Rebecca Faneuse
Le titre Revenir là où tout est résolu suggère qu’il s’agit de rebattre incessamment les cartes. Isabelle Ferreira y présente donc une nouvelle (grille de) lecture de ses Éléments de perspective : un ensemble de structures en bois dans lequel se trouvent présentés les constituants de son vocabulaire, des « unités picturales », et où s’opère le jouissif jeu de combinatoire entre socles colorés, bois trouvés et autres matériaux qui peuvent alors s’extraire, (re)gagner l’espace d’exposition et y composer un nouveau paysage. Cette mobilité caractérise le travail d’Isabelle Ferreira : celle des objets qu’elle déplace, briques, socles colorés, sculptures agrafées, etc. ; celle des personnages traversant des paysages dans ses premières vidéos ; celle des regardeurs et regardeuses, éprouvant ses tableaux ou ses installations, rejouant presque la chorégraphie de l’artiste à l’œuvre dans l’atelier ; celle du corps d’Isabelle Ferreira, enfin, s’attelant aux surfaces des plaques de contreplaqués des « Substractions » (depuis 2013), peintes à l’acrylique, frappées de manière répétée avec un marteau arrache-clou. Pour l’artiste, quelque chose d’un savoir-faire à l’envers, fatiguant gentiment le bois. Un martyr (dans tous les sens du terme) tout en retenue.
Commissariat : Marie Cantos
Avec le soutien à la première exposition du Cnap.