AFRO

Exposition
Arts plastiques
Tornabuoni Art Paris 08

Tornabuoni Art Paris est heureuse d’annoncer l’exposition la plus complète jamais réalisée en galerie, dédiée à Afro Libio Basaldella (1912-1976), plus connu sous le nom d’Afro. Un catalogue accompagne l’exposition, réalisé sous la direction de Philip Rylands, Directeur Émérite de la Collection Peggy Guggenheim à Venise, qui s’exprime également sur l’artiste dans le catalogue.

À l’occasion des 60 ans de la fresque monumentale d’Afro, Le Jardin de l’Espérance, créée pour  l’UNESCO à Paris, Tornabuoni Art présentera une rétrospective inédite dédiée à l’artiste dans sa galerie parisienne, en plein cœur du Marais. Une sélection des chefs-d’œuvre de l’exposition sera ensuite exposée chez Tornabuoni Art à Londres en octobre 2018.

Né à Udine en 1912, dans une famille d’artistes et de décorateurs, le nom original d’Afro lui fut donné par ses parents patriotes en l’honneur de la récente colonisation par l’Italie de la côte libyenne au nord de l’Afrique. Après des études à Venise, Afro devint rapidement – dès 1930 – un membre important de l’École de Rome, un groupe de peintres tonalistes dont le style expressionniste contrastait avec le retour à l’ordre néoclassique qui prévalait à l’époque. À partir des années 1950, il voyage aux États-Unis et développe un style abstrait, mélangeant influences américaines avec — comme Philip Rylands l’écrit dans le catalogue d’exposition — la grande tradition italienne de la couleur et de la ligne.

Avec Alberto Burri et Lucio Fontana, Afro est aujourd’hui considéré comme un exemple important  de l’art abstrait italien. Il explore initialement l’abstraction en termes formels – se concentrant sur la forme, la couleur et la composition. Cependant, il développe par la suite une démarche selon laquelle l’œuvre elle-même doit incarner l’émotion, et pas seulement la représenter. Les travaux d’Afro sont souvent autobiographiques, s’inspirant de souvenirs plus ou moins lointains, réévoqués après l’événement afin de permettre à l’instant d’être rappelé par ses sens plutôt que comme des images mentales. Avec le temps, le souvenir du moment devient couleur et sentiment pour Afro. Cela se ressent particulièrement avec des œuvres comme Estate nell’Orto (Été dans le potager), 1955, où la couleur et le mouvement de la peinture engagent les sens du spectateur et évoquent le sentiment d’une expérience passée imprégnée de nostalgie.

Cette exposition, réalisée en collaboration avec la Fondazione Archivio Afro, présentera plus de 50 pièces réalisées entre les années 1950 et 1970, et la dernière salle d’exposition sera entièrement dédiée aux dessins préparatoires de la fresque monumentale Le Jardin de l’Espérance.

Ces dessins, outre leur relation avec la fresque de l’UNESCO, sont d’un grand intérêt car ils illustrent clairement la manière dont Afro exprimait et rassemblait des éléments d’œuvres passées et les réorientait dans ce Magnus opus.

 L’exposition présentera également des pièces majeures comme Racconti di Guascogna (Contes de Gascogne) 1951, et Ragazzo col Tacchino (Garçon avec Dindon) 1955, qui montrent comment la plus symbolique représentation d’objets et de figures par Afro devient une forme d’abstraction purement expressive et émotive. 

 Philip Rylands considère Afro comme la réponse de l’Italie à l’expressionnisme abstrait et un exemple des dialogues artistiques fertiles entre l’Italie et les États-Unis dans la période de l’après-guerre. Dans la préface du catalogue, il écrit :

Afro fut l’un des peintres les plus emblématiques de la talentueuse génération d’artistes qui se développa au cours des décennies qui suivirent la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il était aussi célèbre à l’étranger (notamment aux États-Unis) qu’en Italie ; sa carrière et son œuvre représentent un cas d’étude intéressant sur les valeurs de l’art européen et américain de cette période.  

Le catalogue d’exposition contient également une étude de la fresque de l’UNESCO et ses dessins préparatoires par Anne Montfort, Conservatrice au Cabinet des arts graphiques du Musée national d’art moderne, Paris, une analyse du travail de l’artiste et sa relation avec les artistes du mouvement expressionniste abstrait américain par Barbara Drudi, Professeure à l’Accademia di Belle Arti de Florence, et un texte par Davide Colombo, Professeur d’Histoire de l’Art à l’Université de Parme. La publication est enrichie de documents originaux, dont des correspondances de l’artiste, ainsi qu’une sélection de textes critiques pour la plupart traduits en français et en anglais pour la première fois.

En octobre 2018, une vingtaine d’œuvres de l’artiste seront exposées chez Tornabuoni Art à Londres, dans le but d’encourager le public anglo-saxon à en apprendre davantage sur l’art expressionniste abstrait italien, dont le travail est rarement exposé en Grande-Bretagne.

 

 

 

Tarifs :

gratuit

Complément d'information

À PROPOS DE L’ARTISTE : AFRO (1912, Udine - 1976, Zürich)


Afro naît à Udine en 1912. En 1928, âgé d’à peine seize ans, il expose avec ses frères Dino et Mirko à la première et unique exposition de la Scuola Friulana d’Avanguardia. En 1930, grâce à une bourse d’études de la Fondazione Artistica Marangoni d’Udine, Afro se rend avec son frère Dino à Rome et fait la découverte du milieu artistique de la capitale italienne. Il participe à partir de 1931 à plusieurs expositions officielles, ainsi qu’à une exposition à la Galleria del Milione de Milan en 1933 avec d’autres peintres frioulans (Bosisio, Pittino et Taiuti). Par la suite, Afro s’installe définitivement à Rome. Il participe en 1935 à la Quadriennale de Rome et en 1936 à la Biennale de Venise, où il exposera également en 1940 et 1942. Après avoir vécu l’expérience de l’École romaine, réalisé différentes peintures murales et s’être intéressé au Néo-cubisme, Afro se rend en 1950 aux États-Unis et entame une collaboration avec la Catherine Viviano Gallery qui durera une vingtaine d’années. La différence du climat culturel et les mouvements artistiques américains de l’époque l’impressionnent particulièrement et auront une forte influence sur son œuvre.
En 1952, il entre dans le Gruppo degli Otto et participe avec les autres artistes de ce groupe à la XXVIème Biennale de Venise. Au cours de l’édition suivante, Lionello Venturi lui consacre un essai critique qui met en évidence ses capacités techniques, sa précision, sa passion pour le travail, son élégance naturelle et sa poésie. En 1955, il participe à la première édition de Documenta à Kassel, à la Quadriennale et à une exposition itinérante aux États-Unis : The New Decade: 22 European Painters and Sculptors.

Désormais célèbre et apprécié, surtout au niveau international, Afro reçoit en 1956 le prix du meilleur peintre italien à la Biennale de Venise. En 1958, il participe avec Appel, Arp, Calder, Matta, Miró, Moore, Picasso et Tamayo à la décoration du nouveau siège de l’UNESCO à Paris avec une œuvre intitulée Il Giardino della Speranza (Le Jardin de L’Espérance).
Au cours des années 1959-60 Afro est extrêmement actif au niveau international : il est invité à la IIème Documenta de Kassel, il remporte le prix Carnegie à Pittsburgh et celui de l’Italie pour l’exposition internationale du Solomon R. Guggenheim Museum de New York. En 1961, J. J. Sweeney, auparavant conservateur du Guggenheim Museum de New York, écrit une splendide monographie sur l’artiste.
Pendant cette période, plusieurs expositions personnelles lui sont dédiées à Cambridge, au Massachusetts Institute of Technology en 1960 ; à Paris, à la Galerie de France et à Milan, à la Galleria Blu, en 1961. D’autres expositions européennes suivent en 1964 et 1965 : à la galerie im Erker de Saint-Gall, à la Räber de Lucerne, à la Günter Franke de Munich. En 1969-70, une grande exposition anthologique sous la direction de B. Krimmel est organisée à la Kunsthalle de Darmstadt, à la Nationalgalerie de Berlin, puis au Palazzo dei Diamanti de Ferrare.
Après la mort de son frère Mirko survenue en 1969, la santé d’Afro se détériore.
Les années 70 sont caractérisées par l’intensification de l’activité graphique d’Afro, aux dépens de son activité picturale. Les expositions se font rares. L’artiste meurt à Zurich en 1976. L’année suivante, une monographie est publiée sous la direction de C. Brandi.

En 1978, la Galleria Nazionale d’Arte Moderna de Rome lui rend un prestigieux hommage avec une grande rétrospective, sous la direction de B. Mantura. Au cours des années suivantes, des expositions personnelles et collectives, des études approfondies de la part de critiques et d’historiens d’art permettent de consolider la position d’Afro comme figure importante du panorama artistique du XXème siècle et contribuent à la diffusion de son œuvre en Italie et à l’étranger.
La connaissance de l’œuvre picturale d’Afro a fait l’objet de nombreux approfondissements au cours de ces dernières années, grâce à un regain d’intérêt pour les différents courants artistiques dans lesquels il a joué un rôle majeur, mais surtout grâce aux recherches de critiques et d’historiens de l’art qui ont interprété, chacun à leur manière, les caractéristiques de l’artiste. Ces différentes recherches et visions critiques ont permis de confirmer l’importance du rôle d’Afro dans l’art italien et international du siècle dernier.

Commissaires d'exposition

Artistes

Horaires

Du mardi au vendredi de 10h30 à 18h30. Le samedi de 11H à 19h. Le lundi sur rendez-vous.

Adresse

Tornabuoni Art 16 avenue Matignon 75008 Paris 08 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022