Andreas Fogarasi Monuments Offerts
C’est ma quatrième exposition avec Thomas Bernard. Elle s’intitule « Monuments offerts » et comme d’habitude, le titre en est un peu indépendant ou plutôt, il est comme une œuvre autonome. A ma grande surprise, personne ne m’a jamais questionné sur mes titres d’exposition alors que je travaille dur pour qu’ils soient étrangement conceptuels, subtilement et vraisemblablement anodins (parmi les précédents : Année Le Nôtre, 1998, Sculpture, Vasarely Go Home). Je suis attiré et répugné par le spectaculaire. J’essaie d’en isoler des aspects et de les donner à voir. L’identité est aussi un sujet mais je trouve plus utile de ne pas en parler. Il y a du feu. Un élément portable, une maquette, un détail. Il y a du marbre, épais de 2 cm et suffisamment petit pour qu’une personne puisse le porter. Il y a tous les pays d’Europe, planant dans l’air, fermement tendus entre le plafond et le sol. Ils sont présentés en noir et blanc. Ils sont supposés attirer (du moins certaines personnes). Il y a un autre morceau de marbre. Il est encore plus petit, de la taille d’une carte postale. Une tranche découpée du monde (comme une photographie ?), polie et installée avec un geste exagéré. Du cuivre, de l’aluminium, pliés, revêtus d’une reliure en tissu. Des informations (un peu). Le feu provient d’Ed Ruscha. Ou bien d’Yves Klein : je me souviens avoir vu son mur de feu sur la terrasse du toit du musée à Nice quand j’étais adolescent. Ruscha une douzaine d’années plus tard, alors que j’étais à Los Angeles pour quelques mois. Son “Los Angeles County Museum on Fire” en tête, tout comme de nombreux autres feux dans ses photographies et peintures. C’est aussi à Los Angeles que mon support truss qui émet des flammes a été fabriqué 10 ans plus tard, par un sympathique motard pyromane très tatoué et avec un sérieux dévouement pour le détail. Nous avons grillé des saucisses dessus la nuit précédent le vernissage et des guimauves le soir de mon anniversaire. Lorsque les flammes ne sortent pas, cela me va aussi. La bouteille de gaz propane, bleue, verte ou argentée, est la promesse silencieuse d’une excitation archaïque. J’aime les monuments dysfonctionnels, ceux qui sont éphémères. Ne faites pas confiance à ceux qui sont offerts. Andreas Fogarasi Juin 2018
Tarifs :
Entrée libreArtistes
Horaires
Adresse
Comment s'y rendre
Métro :
ligne 8 - Saint-Sébastien Froissart
ligne 5 - Richard Lenoir