Anne-James Chaton
La Galerie Porte Avion présente une exposition d'Anne-James Chaton
"Dessins et peinture"
dans le cadre du printemps de l'Art Contemporain
L’exposition d’Anne-James Chaton, au titre évocateur, revisite les grands maîtres de la peinture de Bellini à Renoir, en passant par Rafael, Giorgione, Géricault… L’artiste effectue une plongée dans les « Beaux-arts » sans se départir des thèmes qui traversent tous ses œuvres: notre rapport aux graphes du quotidien, les supports de notre mémoire individuelle ou collective, et un certain sens de l’humour.
L’exposition associe deux des récents travaux menés par Anne-James Chaton. Les collages, composés de dessins prélevés dans les quelques 4000 volumes de la collection « Que-sais-je ?» des éditions P.U.F, collection fondée en 1941 et ayant formé des générations d’étudiants, se présentent comme des exercices préparatoires rappelant les fondements de l’enseignement du grand art. L’artiste mime le geste du sculpteur ou du peintre classique dont le dessin annonce la toile à venir. La pièce Le monde, 1957 déploie ce geste en dépouillant l’édition de 1957 du dictionnaire Le Littré de toutes ses illustrations. Le dessin se mélange à la photographie et se désire en fresque murale.
Du dessin, l’exposition glisse à la peinture. La série Muséographies s’origine dans l’intérêt porté par Chaton aux reproductions des œuvres d’art qui apparaissent sur les tickets d’entrée des musées, attention aux « documents pauvres » que l’on retrouve dans toutes les recherches de l’artiste. Il expose ici, au travers d’une série consacrée au motif du portrait, cette façon singulière qu’ont ces chefs-d’œuvres de nourrir notre rapport à l’art en nous passant simplement entre les mains, puis en séjournant de manière indéterminée et nonchalante dans nos poches, nos portefeuilles, nos carnets. Chaque pièce présentée dans l’exposition respecte les caractéristiques de l’œuvre originale, jusqu’à la reprise de son titre; la mauvaise qualité du document primaire ainsi agrandi génère l’effet de pixellisation cher aux sociétés contemporaines. Le ticket de musée numérisé laisse apparaître en arrière plan les informations relatives à l’œuvre et à ses conditions originelles d’exposition: la date, le titre, le prix, le lieux, le code barre, etc… L’œuvre est désormais tatouée des conditions de sa monstration.
Anne-James Chaton agence d’éphémères et transitoires documents et replie ainsi sur un même niveau la dimension symbolique de l’art et ses conditions matérielles d’accessibilité.