Archiville

Hyères, l'architecture de la ville en dessin
Exposition
Arts plastiques
villa Noailles Hyères

Complément d'information

Peindre un palmier, dessiner une ombre sur un parking, esquisser une tour médiévale, un hôtel mythique en bord de mer. Représenter la ville de Hyères permet de considérer son paysage étendu, ses couleurs et ses contrastes, ses bâtiments iconiques et ses figures ordinaires. Autant de caractéristiques qui renvoient à la notion de pittoresque, dont l’étymologie pittoresco signifie
« à la manière des peintres », « expressif, original », mais aussi « digne d’être peint, de fournir un sujet à un peintre ». En 1950, paraissent les croquis de l’architecte chargé des bâtiments civils Albert Laprade. Il consacre à Hyères
une planche de ses carnets, sur laquelle sont dessinés et juxtaposés sans hiérarchie la façade de l’église Saint‑Paul, l’angle d’une rue de la vieille ville, une porte d’entrée, un chapiteau en marbre ; des objets qu’il juge « inutiles mais agréables ! »1. Ces attentions à ce qui est là, qu’il soit remarquable, historique ou banal, brouillent les frontières entre les lieux touristiques extraordinaires et les pratiques quotidiennes. Elles inscrivent Hyères dans des « phénomènes de réinventions et d’hybridations récréatives et géotouristiques »2 caractéristiques du post-tourisme.

Dans l’histoire de la représentation, la peinture de ville s’inscrit dans celle de la pratique touristique. Au XVIIIe siècle, la rencontre des peintures paysagères flamandes et des perspectives italiennes contribue au développement de l’art de la veduta, qui prospère en Italie grâce aux voyages qu’entreprenaient les aristocrates et hautes classes sociales3. Les vedute étaient des peintures de vues
panoramiques et réalistes de Venise, avec lesquelles les touristes repartaient pour garder un souvenir et un témoin de leur voyage. Une forme ancienne de carte postale, dont Giovanni Antonio Canal, dit Canaletto, fut un représentant.
La figure de l’amateur émerge alors, et devient actrice de la circulation des œuvres d’art. Les vedute étaient aussi pour les villes un moyen d’exercer par l’image une influence culturelle au-delà de leur territoire. Les proportions, les effets de lumières y sont exagérés de façon à exacerber l’architecture. L’image emportée par le visiteur est à la fois un beau souvenir et une manière pour les villes de saisir un imaginaire choisi. Avec les portraits, la peinture de monument est le sujet de prédilection des peintres amateurs.

Les œuvres rassemblées pour l’exposition « Archiville. Hyères l’architecture de la ville en dessin » sont diverses mais partagent des sujets communs : les bâtiments notables de la ville de Hyères. Comme dans les croquis de Laprade, certains d’entre eux sont des monuments, des édifices dépositaires d’une mémoire collective, comme la collégiale Saint-Paul, tandis que d’autres sont au contraire des bâtiments courants ayant acquis par leur architecture ou leur position dans la ville un statut singulier. Chacun de ces édifices dignes d’être peints incarne la ville.
Les moyens utilisés pour représenter la ville sont propres à chacun des artistes. Ils correspondent parfois à leurs affinités, parfois à ce qu’ils ont sous la main : croquis au feutre, dessins au stylo ou au fusain, peintures à l’huile, affiches. Le style des peintures et la dextérité des peintres sont autant remarquables que l’acte de représenter et le choix de portraiturer la ville au travers d’un bâtiment.
Les sujets dépeints regroupent les trois grands imaginaires de la ville : le bâti médiéval du village historique : la rue escarpée, les architectures de la culture balnéaire et de l’hédonisme  touristique des 19e et 20e siècles : le béton blanc et les palmiers, et de façon moins prégnante les motifs plus triviaux, mais tout autant remarquables, d’une ville de la Côte d’Azur : le rond-point fleuri.

Malgré tout, au travers des sujets et de ces manières éclectiques, la ville
semble trouver une cohérence imprévue. Le rassemblement des œuvres laisse apparaître des caractéristiques communes d’une peinture à l’autre. On observe que la ville de Hyères produit une peinture d’aplats plus que de traits, de couleurs vives plus que de nuances. Un climat et des textures similaires s’expriment d’œuvre en œuvre avec cette justesse que seule la peinture permet. Comme si ces bâtiments étaient le bon prétexte pour saisir quelque chose d’intangible qui fait la ville d’Hyères.

L’exposition réunit des œuvres éclectiques d’artistes aux profils multiples : des peintres amateurs, des peintres confirmés, des lycéens hyérois, ainsi que des artistes spécialement invités par la villa Noailles ou accueillis en résidence qui ont réalisés des œuvres originales. La diversité de leurs propositions esquisse la variété des paysages hyérois et invite à les découvrir.

Autres artistes présentés

le Groupe « Hyères en croquis
et en dessins »
Camille Augias
Martine Bourletsis dite Martou
Thierry Chabiron dit Chab
Charly
Sylvie Mazalon
Catherine Milliat
Patrick Pechin
Nathalie Sève
Sophie Taborin

les élèves des classes d’arts
plastiques du lycée Jean Aicard
Professeures Sandra Mauro
et Coraline Bihan
Emma Andujar
Coline  D’Arco
Ilhan Caraglio
Luna Catelet
Ester Dupas
Lou Fisseux
Théo Galmard
Joan Gorce
Ambre Legay
Clara Marigliano
Lorette Perocheau

Résidences
Marie-Victoire de Bascher
Paul Descamps assisté de Flore Balas
Mona Cara et Loris Makhoul
Adrien Pelletier

Commandes
Logan Arnoult
Rémy Bertola
Frédéric Chanclu
Eva Chatelain
Hélène Dauga
Margaux Desombre
Pierre Dumaire
Jean-Claude Ellena
Antoine Grulier
Jeanne Guyon
Jacques Merle
Julien Orsini
Gaël Serre
Collections publiques et privées
Joëlle Bertrand
Jean Bosphore
Florian Bruno
Antoine Carbonne
Ambre Clavel
Maryse Cheilan
Denis Clavreul
Adrien Coppola
Bernard Cosey
Matthieu Cossé
Vincent Courdouan
Lucien Coutaud
Auguste Deroy
Raoul Dufy
Yves Euvremer
Tony Fontana
Florent Groc
Jean Hugo
Rémi Kerfridin
Albert Laprade
Madeleine Léon
Jérémy Liron
Loizo
Sauveur Marigliano
Jean-Gérard Mattio
Laurent Mattio
Blasco Mentor
Michel Metaireau
Monsieur Z
René Monteix
Alexandre Benjamin Navet
Robert Douglas Norton
Nicolas Ouchenir
Michel Plessix
Raoul Pradier
Xavier Réginald
Albert Robida
Charles de Venanson
Julien Veyssade
Giulio Vittini

 

Horaires

du mercredi au dimanche de 13h à 17h
1 visite par heure (13h, 14h, 15h, 16h)
Fermé le lundi, le mardi et les jours fériés

Visites professionnelles uniquement,
sur inscription par mail à
mediation@villanoailles-hyeres.com
et par téléphone au 04 98 08 01 98

Jusqu’à la réouverture des lieux culturels, visites réservées aux professionnels de la culture : artistes, journalistes, fonctionnaires de la culture et du tourisme, partenaires des collectivités territoriales, chercheurs, personnels des musées, des centres d’art et des lieux d’exposition.

 

Tarifs

Archiville

Adresse

villa Noailles Montée Noailles 83400 Hyères France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022