Attempting to fly as good as flying

Cette exposition collective réunit six artistes qui ont bénéficié du soutien à la recherche du Centre national des arts plastiques entre 2010 et 2015. Elle donne à voir les stratégies qu’ils ont su développer chacun à leur façon pour entreprendre, actualiser ou finaliser leur projet artistique. Les méthodologies qui s’opèrent, ainsi que les formes de restitution qui en résultent sont inéluctablement multiples et hétérogènes. Elles impliquent une dynamique qui précède l’œuvre dans sa forme définitive ou sa destination, et convoque un panel de savoirs et d’expériences que cette exposition se propose de rendre visibles. L’espace-temps de la recherche artistique implique autant de hasards et d’accidents qu’il produit invariablement des changements de parcours et des circonvolutions dans le processus de création. Un dispositif hybride entre exposition et événement a donc été imaginé par Tripode et Mosquito Coast factory pour traduire et mettre en récit ces formes périphériques et ces temporalités discontinues. Il s’agit ici d’extraire et de révéler des données parfois complexes ou difficiles à retranscrire à l’état brut mais qui témoignent de l’émergence d’une œuvre. Il s’agit également de souligner la façon dont ces développements sont dans certains cas mis à l’écart ou au contraire réinvestis par les artistes. Rushes, échantillons, prototypes, iconographies, paratextes, récits « non autorisés », autant de documents qui se trouvent examinés et rejoués dans l’exposition. En outre, l’exploration de ces différents registres d’apparition de l’œuvre met en avant l’aspect dynamique de la recherche, que ce soit par le filtre de la prospection, du prélèvement, ou de l’ordonnancement de modèles, d’images, et de langages. Cette exposition se détourne manifestement du « produit fini » ou d’une production artistique qui aurait atteint son ultime résultat : le recours à la prise de notes ou à l’esquisse, l’association de media ou de techniques a priori incompatibles, la mise en relation d’idées ou de connaissances que l’on ne pensait pas conciliables, l’attention portée au sensible et à l’irrationnel sont autant de paramètres qui se manifestent dans la recherche de ces artistes. Ni sujet ni objet, la recherche est le lieu d’invention du langage artistique, un endroit de la transmission et de la transversalité. Ce sera l’opportunité de découvrir des éléments restés jusqu’alors invisibles ou confidentiels, et de partager avec les artistes une expérience de la recherche aujourd’hui. Quelles spéculations et quels récits y sont associés ? Quelles formes ou quels langages adopter pour l’exprimer ? Comment et dans quelle mesure l’imagination y est-elle à l’œuvre

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