Brisure de symétrie, une proposition de Bernardo Sopelana // Nacho Martín-Silva & Alain Urrutia

Exposition
Arts plastiques
sobering Paris 03

Nacho Martín-Silva & Alain Urrutia

Brisure de symétrie

une proposition de Bernardo Sopelana

 

Nacho Martín-Silva / Alain Urrutia

 

3 décembre 2015 – 30 janvier 2016

Vernissage le 3 décembre 2015 de 18h à 21h

 

 

La brisure de symétrie régit une grande partie de ce que nous voyons dans l'Univers, et ses origines peuvent être véritablement aléatoires. Elle permet à un Univers gouverné par un nombre restreint de lois symétriques d’afficher une variété infinie d'états asymétriques et complexes. C’est ainsi que l'Univers peut être à la fois simple et compliqué. Les lois de la nature sont fondées sur l'existence de principes reliant un état des choses avec un autre, comme la gravité, et là où il y a principe, il y a symétrie. Cependant, en dépit de l’importance que nous leur accordons, nous ne sommes pas témoins des lois de la Nature et pouvons seulement observer les conséquences de ces dits principes. Aussi, l'étude des ruptures de ses lois est essentielle à la compréhension de la réalité de l'Univers ¹.

 

Les progrès technologiques et scientifiques déterminent la manière dont la société est confrontée à la réalité. Ils ont une incidence directe sur les concepts philosophiques, sociaux et politiques qui affectent la production artistique de chaque époque. Le concept actuel de vérité relative et la notion d'incertitude en sciences ne font pas exception: le mouvement constant à travers les limites des différentes disciplines influence la pensée contemporaine et a un effet sur les nouveaux concepts en ce qui concerne la perception de ce que nous comprenons comme réel à l’intérieur de l'espace-temps dans lequel l’existence insignifiante de l'humanité avance dans l'Univers. Tout cela concède une perception avec une caractéristique claire des multiplicités de modèles et de structures à très forte flexibilité, liée au contexte dans lequel ils se produisent. Ceci fournit une infinité de constantes et des points de vues divers de la même approche, du même objet, théorème et bien d’autres.

 

Aujourd'hui, la réalité telle que nous la percevons est une méta-réalité qui se développe dans le temps et l'espace, créant des univers et des dimensions parallèles qui remettent en question la réalité qui s’impose à nos yeux. Le temps et l’espace ne sont plus ce qu'ils étaient et deviennent alors autant de cordes et de membranes infinies. Dans cette exposition, l'objet d'art est présenté comme un témoignage matériel de ces dimensions parallèles qui exercent une rupture dans la pensée contemporaine et qui questionnent à partir de la matérialité de l'objet lui-même, les différentes perceptions qui ont été basées sur l’ordre naturel des connaissances humaines, favorisant la métamorphose de l’objet en une brisure de symétrie, du développement et du contrôle humain. Ce témoignage est une amorce qui pose des structures de perception et de représentation non seulement par rapport à la science théorique contemporaine, mais aussi en relation aux structures de pensée qui exercent de nos jours un pouvoir dans les comportements sociaux.

 

L’exposition Brisure de symétrie se présente comme une enquête d'investigation narrative variable sur ces multiples dimensions à partir du choc des oeuvres picturales de Nacho Martín-Silva et d’Alain Urrutia. Les toiles qui s’affrontent sont appelées à reproduire et imiter les lois et leurs effets en une infinité de réalités concrètes.

 

Non seulement la discipline génère un point de départ symétrique pour les deux artistes – et tous deux génèrent leur production à partir de nouvelles interprétations d’images existantes avec l'intérêt de reconstruire la réalité de l'image –; mais cette fois-ci, elle supprime également toute trace de temporalité dans laquelle l'action de ces dernières se déroule. Martín-Silva et Urrutia engendrent une dynamique temporelle étrangère à toute réalité préexistante amenant le spectateur à un voyage inattendu sans trajectoire prédéfinie. Pour les deux, le fragment suspendu dans le temps et dans l'espace est fondamental à la distorsion des structures de ce que nous savons sur la vérité. Ici, la première brisure qui s’impose est l'action créatrice que réalise chacun des artistes depuis le studio dans lequel il travaille. De la symétrie qu’ils partagent, le geste particulier sur la toile défie cette «loi» pour donner naissance à de nouvelles formes de l'état des choses qui nous sont présentées comme réelles.

 

La création n’est pas un acte équilibré, lisse ou docile. Il est un événement par essence asymétrique. Un processus de brisure de symétrie.

 

Bernardo Sopelana

 

¹. BARROW, John D., El universo como obra de arte. Ed. Cr.tica, 2007. P.g. 72

 

*Nacho Martín Silva (Madrid, 1977) travaille sur la peinture comme outil ouvert sur d'autres médias avec des références constantes au processus créatif et à la dynamique de l'histoire et de la théorie de l'art , sans jamais oublier leur autonomie ni leur capacité à créer leurs propres récits. L'identité, les hiérarchies narratives ou le concept de l’erreur comme triomphe, sont des thèmes qui sont constamment présent dans son travail.

Il est diplômé des beaux-arts de l'Université Complutense de Madrid, où il vit et travaille. D'entre tous ses projets, deux sont à souligner : This is Not A Test (Estampa Arte Múltiple, Madrid, 2014) et Más allá del arcoíris, exposé à la galerie José de la Fuente (Santander, Espagne, 2014).

Il a également participé à des expositions collectives dans divers musées, galeries et institutions comme Maus Hábitos (Lisbone, 2014), CGAC (Espagne, 2014), Museo Fundación Eugenio Granell (Saint Jacques de Compostelle, 2014), OTR (Madrid 2011 et 2014), La New Gallery (Madrid, 2013), Biblioteca Central de Cantabria (Espagne, 2013), Galería Paula Alonso (Madrid, 2013), Louis 21 “the Gallery” (Palma de Mallorca, 2013), ou encore Matadero (Madrid, 2012).

Il fut récompensé du premier prix “Estampa-Casa” de Velázquez en 2014 et son travail a été présenté dans diverses foires d'art, comme Artbo (Bogota, 2014), ARCO (Madrid, 2013, 2014 et 2015) ou Artesantander (Santander, 2012).

Enfin, il a été inclus dans le livre 2014 / Antes de irse. 40 ideas sobre pintura de David Barro et édité par Dardo.

 

Alain Urrutia (Bilbao, 1981) vit et travaille à Londres. Il est diplômé de l'Université du Pays Basque et de l'Académie Brera de Milan. Il a été plusieurs fois récompensé pour ses travaux et reçu la bourse “Diputación Foral de Bizkaia” et celle du Gouvernement Basque. Il a également été accueilli en résidence au MA Studio de Beijing (2011) ainsi qu'au Centre d'Art Rogeland de Stavanger en Norvège (2008). 

Urrutia a été exposé dans différents musées d'art internationaux dont le Boston Centre for the Arts, le CA2M à Madrid, l'Artium Victoria ou encore le Musée Guggenheim de Bilbao lors de son 15ème anniversaire. Son travail analyse des interprétations d'images pré-existantes à travers la fragmentation et la reconstruction de réalités alternative: il modifie l'histoire qu'elles racontent en un état d'objectivité et de matérialité tout autre. Dans un jeu d'ombres,  soulignant certains détails par l'ajout de couches noires et blanches, et au moyen de techniques de changements de perspective et de dissimulation, il parvient à produire des images évanescentes et parfois inaccessibles.

 

Horaires

mardi au vendredi: 10h-12h45 / 14h-19h samedi: 11h-12h45 / 14h-19h

Adresse

sobering 87 rue de Turenne 75003 Paris 03 France

Comment s'y rendre

Métro Saint-Sébastien-Froissart
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022