BRUCE WRIGHTON
Bruce Wrighton, again
Revoir Bruce Wrighton est un bonheur. Vivre en compagnie de ses photographies, un plaisir presque inexplicable. Des mots simples pour un Américain que je n’ai jamais connu, il est mort à 38 ans, en 1988, laissant derrière lui un corpus limité, mais d’une force intemporelle.
J’ai eu comme un coup de foudre il y a cinq ans, lors d’un Paris Photo, où quelques photographies étaient accrochées. Trois, pas plus. Tout était là : sa ville de Binghamton, ses habitants, ses nomades, ses diners, ses compositions, ses couleurs pointues, et même ses voitures cinématographiques.
Tout était dit avec une retenue qui forçait l’admiration. C’était un monde à part, et ceux que Bruce Wrighton avait photographiés étaient, comme l’a écrit Brigitte Ollier dans Libération, « les désunis de l’Amérique ».
Les voici à nouveau réunis, grâce à la complicité de Laurence Miller, à New York. Et c’est un privilège de représenter, en France, l’œuvre, si rare et si belle, de Bruce Wrighton.
Françoise Morin