Burenprendlamouche

L’installation présentée à La Malterie propose un procédé de production de tableaux à la fois organique et machinale. Des mouches sont élevées dans une boite chargée d’une toile “préparée” pour recevoir une composition. Sur chaque toile sont collés des rubans attrape-mouche à intervalle égal à leur largeur. La reproduction des mouches à l’intérieur de la boîte engendre la production des tableaux. Les rubans ainsi tendus sur la toile font immédiatement penser aux rayures que Buren utilise comme “outil visuel” afin de révéler les caractéristiques de l’espace environnant. Mais ici, ce qui est donner à voir est bien le tableau en soi et non ce qui l’entoure. Les rayures sont une structure picturale stable pour la composition indéterminée de chaque tableau. Quant au sujet de représentation, il se veut explicite, combinant au phénomène physique du temps qui passe un aspect symbolique d’éphémérité et range finalement le tableau dans la famille des Vanités. De même qu’une pellicule photographique va capturer la lumière figeant un instant la réalité, les rubans adhésifs vont littéralement capturer la danse des mouches dans un temps donné. La boîte à mouche devient une sorte de caméra à l’intérieur de laquelle s’opère le procédé de fabrication de l’image. Pour finir les toiles sont vernies arrêtant la (de)composition.