CHARLES MAUSSION
La galerie a le plaisir de présenter à partir du jeudi 24 mai, une exposition Charles Maussion. Dans cette exposition nous proposerons un choix d'œuvres de la dernière période de l'artiste où, après son travail sur l'ombre et la lumière, sa peinture atteint un dépouillement, une simplicité, une ascèse. Si se succèdent des séries qu'il intitule Fleur, Oiseau, Montagne, ce n'est pas le sujet en tant que tel qui lui importe, mais le sentiment qui jaillit face à lui. Dès lors, l'importance de la ligne dans l'espace de la toile devient essentielle.
Charles Maussion (1923-2010), dont l'œuvre est largement représentée à la Fondation Sainsbury à Norwich, faisait dès le début des années 50, partie de ce groupe de jeunes artistes, soutenus par la galerie Arnaud, qui cherchaient une voie personnelle dans un art à la fois proche de la mathématique et de la musique. Ensuite, dans les années 60, Maussion exposa chez Iris Clert, Lucien Durand, Jacques Dubourg et plus tard chez Jan Krugier. Puis, il observa une longue période de recul avant d'entreprendre, dès 1994, un chemin dans une toujours plus grande économie de moyens.
Un recueil de textes sur Charles Maussion (Gérard Barrière, Pierre Bergounioux...) sera publié au mois de mai par les Editions William Blake.
Ce n’est pas la quantité ou le temps passé qui compte c’est l’intensité…. Ça m’arrive, assez rarement je dois dire, de ne pas sentir l’impulsion et bien je ne travaille pas ! La plupart du temps c’est une envie, c’est un besoin, c’est quelque chose qui a besoin de s’exprimer. C’est tout simple. Le problème du peintre, ce n’est pas de faire, c’est de reconnaître ce qui est déjà là. Le faire vient en dernier lieu, c’est un résultat. Mais l’impulsion c’est elle qui fait tout. C’est à dire qu’avant d’être un travail sur la toile, c’est un travail qui vient de l’intérieur… Je crois que si on est le plus sincère possible, que si l’on cherche au plus profond de soi-même, alors on retrouve des choses qui sont communes à tous. Donc, on peut communiquer à travers ça. L’émotion vient d’une chose essentielle qu’on reconnaît en soi, et si elle est en soi, elle est aussi chez les autres…
Dès que l’on se dit « je sais », on est dans l’erreur. Le problème de la peinture, c’est « je ne sais pas ». Là, tout est possible. Là, il y a une immensité…
Extrait d’un entretien avec Philippe Chautard.