David Hockney : Portraits
Depuis plus de soixante ans, David Hockney pratique sans relâche l’art du portrait et de l’auto-portrait. La National Portrait Gallery de Londres vient de réunir, sous le titre Drawing from Life, une large sélection de portraits réalisés, sur six décennies, de cinq de ses sujets privilégiés : l’artiste lui-même, sa mère et trois de ses amis les plus proches, Celia Birtwell, qui irradiait déjà de sa présence le fameux tableau Mr And Mrs Clark and Percy; Maurice Payne, son assistant graveur au profil d’aigle; et Gregory Evans auquel l’artiste était lié par une affection patente dans tous les portraits qu’il a faits de lui.
Il y a dans cette exposition un acteur secret : le temps. Nous en lisons les effets, parfois ravageurs, sur les visages des modèles vieillissants ; nous assistons aussi à l’évolution dans le temps des sentiments du peintre à l’égard de chacun de ses amis. C’est un roman, le roman d’une vie, qui se déroule sous nos yeux. La dernière salle qui rassemble les plus récents portraits de tous les modèles, sauf la mère décédée, fait inévitablement penser au Temps retrouvé de Marcel Proust.
Pour faire écho à cette exposition, malheureusement fermée à cause de l’épidémie, nous vous invitons à une exposition en ligne de portraits, en insistant sur la variété des techniques utilisées. Dessin sur ordinateur, autoportraits sur iPad, photographies, collage de photographies, gravures ou lithographies.
Nous y retrouvons les modèles favoris du peintre, Celia et Gregory, ses parents, mais aussi son grand ami Henry Geldzahler ou le fameux autoportrait de l’artiste en étudiant, s’approchant, carton à dessins sous le bras, du buste de Picasso, le maître révéré.
Pendant ce temps de confinement, David Hockney réside dans son nouvel atelier de Normandie. C’est là qu’il a fait les tout derniers portraits. Mais surtout, il y peint assidûment l’arrivée du printemps, tous les arbres qui fleurissent l’un après l’autre dans son jardin : aubépine, poiriers, cerisiers, pommiers. Un ensemble qui fera l’objet de notre prochaine exposition, non pas en ligne, mais bien réelle, dans nos locaux de la rue de Téhéran à Paris.