Des couples
Une exposition de vidéos sur le thème du couple, dans l'aire méditerranéenne. Les sept vidéos seront présentées en boucle, simultanément, vidéoprojetées ou sur écran, dans le vaste espace sombre d'un ancien chai, au bord du canal du Midi.
COUPLES
- Se trouver
La conscience de sa propre insuffisance fait naître la volonté d'entrecroiser son existence avec un être qui n'est pas moi (Martin Buber). Cette mise en mouvement est décrite avec beaucoup de cohérence dans le film d'Altinaï Pétrovitch. Un homme et une femme s'attirent, se croisent, se fuient dans un univers de gares et d'aiguillages, sur des fragments de "L'art de la fugue" de J.S. Bach. Moments de suspension qui étirent l'instant crucial du choix et de la décision.
- Durer
Marina Abramovic et Ulay mettent en scène leur couple. Avec une intense radicalité, ils posent la question de sa durée avec, en filigrane, celles de l'usure et de la mort. A la dimension érotique s'ajoute classiquement la dimension agressive. Leurs performances sont des expériences qui leur permettent de manier de "petites doses de haine", "vaccination" qui pérennise la possibilité de "faire couple" (J. G. Lemaire). Ils se donnent des gifles, s'accrochent par les cheveux, se ruent l'un vers l'autre en se cognant, bandent un arc dont la flèche vise le coeur de Marina...
Le mode de fonctionnement du couple n'est pas indépendant de la structure sociale, du cours de l'histoire avec ses rapports de hiérarchie et de possession. Ahmed Sabry, un jeune artiste égyptien, ose un geste d'une brûlante actualité : sur un fragment du film de Youssef Chahine "Le choix", datant de 1969, il intervient en affublant le corps de la femme d'un tchador d'encre.
- Se perdre?
"Red chewing gum" de Akram Zaatari est une "lettre vidéo" d'une merveilleuse richesse poétique. C'est un appel à l'amour perdu qui mobilise la force des images, le pouvoir des chansons orientales, le goût du sucre qui disparaît. Le jeune vendeur de chewing- gum est le messager de la mort ("Il n'y a plus de sucre...") dans un univers recréé de sensualité et de nostalgie.
Ainsi, la relation binaire du couple s'ouvre dans l'oeuvre, elle laisse la place à une plus grande complexité, prête à accueillir d'autres possibles.
François Moulignat
Tarifs :
3 eurosAutres artistes présentés
Akram ZAATARI, AltinaÏ PETROVITCH NJEGOSH, Ahmed SABRY, Marina ABRAMOVIC / ULAY