EDEN MORFAUX

L’École des Beaux-Arts de Nantes a le plaisir de présenter « Déconstruction », une oeuvre de Eden Morfaux.

Né en 1977, Eden Morfaux est artiste-chercheur aux beaux-arts de Nantes pour les années 2010-2012, dans le cadre du groupe de travail « Accident de parcours », qui questionne les problématiques de la relation de l’oeuvre d’art aux contextes spécifiques (l’espace public, le musée, le paysage, l’architecture, etc..) et la définition de ces contextes : l’oeuvre d’art là où elle n’est pas attendue, là où la réalité dont elle participe ne va pas de soi, là où l’intérêt qu’elle suscite n’est pas préparé par un contexte artistique.

Eden Morfaux nous place face à une oeuvre qui est à la fois un objet-sculptural, architectural - et une situation - un terrain d’expérience visuelle et physique. Par cette proposition monumentale, avec le choix manifeste de préférer la place publique à l’espace raisonnable de la galerie, Eden Morfaux nous place face à la «réalité augmentée » et rendue effective des anciennes utopies
modernistes. Mais en quittant l’échelle du « modèle », objet de réflexion, qui est par exemple celle des Architectones de l’artiste suprématiste Kasimir Malévitch, les sculptures-architectures de
Eden Morfaux s’inscrivent plutôt dans l’esprit du néo-concrétisme brésilien, dans sa nécessaire volonté de ne pas séparer l’art de la vie, sans rien céder de son ambition plastique et formelle.
Ainsi, selon Clément Nouet, « proches de certaines théories situationnistes, ou encore des happening Fluxus, ses pièces invitent à un usage indéterminé et à l’expérience : elles révèlent
l’espace, un possible, une impossibilité : une « construction concrète d’ambiances momentanées de la vie » (Guy Debord).

Dans l’ensemble de son travail, Eden Morfaux invite à l’expérience et à la confrontation. Il cherche à montrer comment l’architecture conditionne les relations entre les individus.
Souvent inspiré des formes minimales et abstraites, son travail acquiert une autonomie esthétique et formelle. Ainsi, il mène tout un travail sur le contexte et « le ré-investissement »*. La sculpture est donc un lieu à fréquenter comme une forme à contempler, dans ce qu’elle offre de facettes, de jeux de lumière diffractée par ses multiples ressauts et de mouvements ascendants qui portent notre regard vers le haut. Le travail collectif - équipes de l’école, étudiants, amis de l’artiste - nécessaire à la réalisation d’un tel projet est au coeur de la conception que l’artiste se fait du travail de l’art. Si Eden Morfaux réalise cette affirmation du poète romantique Hölderlin «
vivre, c’est défendre une forme », c’est en y ajoutant : « avec les autres ».

* Clément Nouet, Construction de Situations, catal. Jeune Création, 2010.

Accident de parcours est un atelier destiné aux élèves de master, dirigé par Claire-Jeanne Jézequel, Jean-Gabriel Coignet, Véronique Verstraete, artistes, Etienne Bernard, historien d’art et commissaire d’exposition et Eden Morfaux.

www.edenmorfaux.com

Déconstruction, Eden Morfaux, esbanm 2011.