Ernst Haas
One, USA, 1968 © Ernst Haas Estate/Les Douches la Galerie, Paris
Il est difficile d'imaginer aujourd'hui, à l'heure du numérique, le nombre de photographes qui le
sont devenus, grâce à la découverte du travail d'Ernst Haas. Ses ouvrages étaient les livres de
chevet de toute une génération. Ses expériences sur la couleur, sur le mouvement soulevaient
l'enthousiasme… On l'a oublié, mais les films couleur étaient difficiles à manier. Nous sommes en
1952, à des années lumière, quand le magazine américain, Life, lui demande de travailler en
couleur sur New York. A l'exception de Capa, chez Magnum, personne ne comprend pourquoi il
expérimente la couleur. Seul le noir et blanc a droit de cité. Mais Ernst Haas n'en a cure. Pour
mieux comprendre cette aventure très singulière, il faut la remplacer dans son contexte
historique. Haas, né en 1921, de famille juive a vécu le trauma de la seconde guerre mondiale.
Puis, il émigre aux États-Unis en 1951 dans un pays, dont il rêvait, gamin. Un homme optimiste,
sans aucune stratégie professionnelle, n'ayant jamais rien demandé à personne. Un homme libre.