exposition d'art et de design contemporains
Pour cette exposition, Élise Fouin propose une série d’objets prenant pour point de départ une
série d’exercices de verrerie scientifique en verre borosilicate, réalisée au départ par les étudiants
de la section souffleur de verre du Lycée Dorian à Paris. L’intervention d’Élise Fouin sur ces objets,
normalement jetés en fin d’année, vise autant à les augmenter de nouvelles formes que de leur
attribuer de nouvelles fonctions. Après leur récupération et une phase de transformation par des dessins
préparatoires, les pièces ont ainsi été retravaillées au chalumeau et complexifiées de protubérances, de
petites panses ou de pieds.
Comme souvent dans son travail, Élise Fouin insuffle ici une nouvelle vie à des objets destinés au
rebus et pourtant d’une grande complexité technique. Celle-ci est sublimée par l’intervention de
l’artiste, qui exploite en outre les qualités de transparence du matériau pour réaliser des vases et des
lampes, basculant le statut du tube à essai, d’un objet utilitaire de recherche confiné aux laboratoires
à celui d’objet du quotidien. Ces objets transformés sont autant de déclinaisons du soliflore U réalisé
selon le même principe en 2010 pour l’exposition « Cadélabres – Lueurs intimes » à la Granville
Gallery.
Élise Fouin est née en 1979.
Elle vit et travaille à Paris.
Si le travail de Claire Soulard prend appui sur le réel dans ce qu’il a de plus banal, peintures,
dessins, photographies et vidéo relèvent en fait d’une forme de prise de distance sur lui pour mieux
en révéler l’absurdité. Pour sa deuxième exposition à la Granville Gallery, Claire Soulard présente
des peintures récentes de grand format, jusqu’ici réservé aux dessins/peintures.
L’espace peint, unifié par l’aplat, se dérobe à nous par un agglomérat de lignes et de couleurs. Le
spectateur pérégrine, croise quelques éléments familiers, ici une paire de chaises, là une table, mais il
est bientôt dérouté. Il se heurte à des silhouettes muettes et isolées, réduites au signe ou au contour
de leur masse, des ombres déformées. Tout confine au non-sens et à l’énigme. L’espace du tableau
est contradiction, il est source de malentendu et de hiatus en ce qu’il confronte des éléments
figuratifs et abstraits, qui tendent à annuler toute tentative d’appropriation, en même temps qu’ils
sollicitent un effort de reconstruction de l’espace. C’est une cartographie du dessaisissement, aussi
bien de l’artiste que du spectateur, vaquant dans une atmosphère d’une « inquiétante étrangeté »
patente.
Claire Soulard est née en 1986.
Elle est diplômée de l’esam Caen en 2009.
Texte de Franck Joubin