HYPERACTIVITE

L'exposition HYPERACTIVITE de Thomas Tudoux est organisée dans le cadre des Projets LAB. initiés par Le Bon Accueil. En effet, depuis 2008 l'association ouvre son espace et ses ressources, sur un temps court, à des artistes émergents désirant expérimenter, concevoir, travailler hors des murs de leur atelier. Pour cette première édition, le Bon Accueil reçoit le jeune artiste Thomas Tudoux, actuellement étudiant à l'Ecole Régionale des Beaux-Arts de Rennes. Le projet HYPERACTIVITE, élaboré avec la collaboration de sans titre, 2006, est construit autour d’une réflexion sur la relation temps/travail. Provenant d’une vidéo, un tic-tac temporel emplit l’espace d’exposition. Mais ce temps n’est pas rythmé par la trotteuse d’une horloge : il s’agit d’un geste humain. Ce travailleur temporel tente t-il d’égaler Chronos en créant le temps afin de mettre en place le rythme de l’organisation humaine ? Ou au contraire, dans sa pleine position de mortel, préfère-t-il réduire ses vaines actions à la simple scansion du temps ? Au temps codifié nous répondons des gestes codifiés : il faut bien remplir ce temps qui nous est compté. Sur le mur faisant face à la vidéo se trouve un alphabet gestuel. Bien que sorti de leurs contextes spatiaux temporels, nous reconnaissons les postures adoptées quotidiennement par chacun de nous. Alphabet gestuel où condensé de vie ? Réduite ainsi nous sommes plus en présence d’un insecte agitant ses pattes dans le vide que d’une existence singulière. Présentation de ces gestes automatiques et anodins qui ne semblent pas poser de questions. Habituels, nous les vivons chaque jour sans y penser, sans remarquer leur provenance culturelle jamais remise en question. L’instruction à la visite fait écho à ce conditionnement. En place de la commune fiche de médiation, le public s’est vu remettre une fiche indiquant la marche à suivre pour visiter l’exposition de manière optimale. Une fois de plus il s’agit de mettre la priorité sur un rapport au bon geste, à la norme et au temps efficace. Le salut, nous a-t-on dit, viendrait du travail et de la production. Il serait la pénitence qui sauve de la chute. L’inactivité, dans ce rapport de causalité, deviendrait la rouille qui gangrène l’être et la société. La dernière pièce de l’exposition met en scène ce travail servant à écarter l’Angoisse. Elle présente la vie comme fuite dans l’action. Mais l’Angoisse ressurgie d’elle-même, il s’agit uniquement d’un déplacement de l’angoisse du vide vers l’angoisse culpabilisante de l’inaction.