La batterie, dancing - Pierre Barbe, 1933

exposition d'architecture
Exposition
villa Noailles Hyères

La villa Noailles poursuit une série d’expositions dédiées aux constructions remarquables dans le Var. Par des documents d’archive et un état des lieux actuel sous forme de commandes photographiques, l’objectif est de donner à voir des bâtiments singuliers et intrigants. La première exposition, en 2016, portait sur la villa Reine Jeanne à Bormes-les-Mimosas, réalisée par l’architecte américain Barry Dierks.

Pour cette nouvelle exposition, une commande photographique a été passée à Vincent Flouret.


« La Batterie est bâtie en 1933 au Val d’Esquières, dans le quartier côtier des Issambres, sur la commune de Roquebrune-sur-Argens (Var). Son architecte, Pierre Barbe (1900-2004) est alors un jeune homme épris de fonctionnalisme dont il défend la cause  dans les Congrès internationaux d’architecture moderne (CIAM, fondés à l’initiative de Le Corbusier en 1928) et à travers l’Union des artistes modernes (UAM) dont il est avec Robert Mallet‑Stevens l’un des membres fondateurs en 1929.
En 1932, l’entreprise de travaux publics Montcocol fait bâtir l’hôtel La Résidence au Val d’Esquières, d’après le projet de l’architecte maximois René Darde (1883-1960). Charles Montcocol charge son gendre Robert Lallemant (1902-1954) de dessiner les jardins de l’hôtel. Céramiste, décorateur et membre de l’UAM, Robert Lallemant présente Pierre Barbe à son beau-père. En 1932, la société Montcocol demande à Pierre Barbe de dessiner le projet de son siège social et des locaux techniques qu’elle construit au 82 quai de la Rapée à Paris, puis en 1933, le projet de dancing à Roquebrune.
La Batterie est située sur une pointe terminant la plage du Val d’Esquières, adossée au virage que suivent la route côtière et la voie unique des Chemins de fer de Provence. Les courbes du site déterminent celles du petit édifice dont le plan ovale détermine toute la composition. À la terrasse ovale du dancing ouverte sur la mer s’adosse la courbe en laquelle sont inscrits le podium de l’orchestre au centre, les accès de part et d’autre, ainsi que les commodités à droite et le bar à gauche. De fines colonnes en béton armé portent le mince auvent, lui aussi ovale. L’arrière du podium est translucide, grâce aux briques de verre Nevada de Saint-Gobain, celles-là même dont Pierre Chareau constituait les façades de la Maison de verre à Paris deux ans plus tôt. Les lettres métalliques « La Batterie » perchées sur la marquise d’entrée et sur l’auvent, le mât haubané, le bastingage bordant la piste de danse inscrivent l’édicule dans l’esthétique des yachts et des paquebots.
Pour Montcocol, ce dancing n’est pas seulement un équipement servant au standing de l’hôtel. Il est aussi la démonstration de son savoir-faire dans le béton armé : la finesse de la marquise d’entrée et de l’auvent ovale porté par les colonnes graciles se décline en détails plus fins encore, à l’instar des étagères du bar qui sont coulées dans la masse. Pour Pierre Barbe aussi, la Batterie est une carte de visite. La maquette en est présentée au salon de l’UAM de 1933, plusieurs photographies en sont publiées dans la revue L’Architecture d’aujourd’hui en 1935 et 1937. »

Jean-Baptiste Minnaert, professeur d’histoire de l’art contemporain, université Paris-Sorbonne

(extraits du texte publié dans le catalogue de l’exposition)

Tarifs :

gratuit

Horaires

ouvert tous les jours de 13h à 18h, les vendredis nocturne de 15h à 20h. fermé les lundis, mardis et jours fériés

Adresse

villa Noailles Montée Noailles 83400 Hyères France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022