Lauréats de la commande photographique nationale : Regards du Grand Paris - Année 1

En partenariat avec les Ateliers Médicis
Chenxin TANG, Étude, 2016. Commande photographique nationale « Regards du Grand Paris », Médicis-Clichy-Montfermeil et le Centre national des arts plastiques – ministère de la Culture et de la Communication.

Chenxin TANG, Étude, 2016. Commande photographique nationale « Regards du Grand Paris », Ateliers Médicis et le Centre national des arts plastiques – ministère de la Culture et de la Communication.

Année 1, « Grand Paris - Ville Monde »

Le ministère de la Culture et de la Communication a confié aux Ateliers Médicis et au Centre national des arts plastiques la conduite de la commande photographique « Regards du Grand Paris ».

Ouverte à une diversité de pratiques photographiques, cette commande invite les auteurs émergents évoluant dans le champ large de l’image documentaire, à développer un projet artistique qui inclut des modes de production et de diffusion innovants.

Un horizon de dix années (2016-2026), au rythme d’une série de commandes à plusieurs photographes par an, est retenu pour la mise en œuvre de ce projet qui contribuera à des nouvelles représentations, urbaines et sociales, du Grand Paris et à de nouvelles expérimentations artistiques et visuelles.

En réponse à l’appel à candidatures, lancé le 12 juillet et clôt le 30 septembre 2016, plus de 240 dossiers ont été reçus. Le comité de sélection était composé de Yves Robert, directeur du Centre national des arts plastiques, Olivier Meneux, directeur des Ateliers Médicis et de Sophie Léron, représentant le ministère de la Culture et de la Communication ; ainsi que de 5 personnalités invitées : Safia Benhaïm, artiste (photographe et cinéaste) ; Héloïse Conesa, conservatrice, en charge de la photographie contemporaine à la BNF ; Diane Dufour, commissaire, directrice du BAL ; Benoît Grimbert, artiste (photographe documentaire) ; Dominique Jakob, architecte (agence JAKOB + MACFARLANE architectes).

À l’issue du processus de présélection, accordant aux artistes auteurs ou collectifs une phase d’étude rémunérée, dix projets se voient confirmés la réalisation d’une commande : Julie BALAGUÉ, Raphaël DALLAPORTA et Philippe VASSET, Gabriel DESPLANQUE, Patrizia DI FIORE, Julien GUINAND, Karim KAL, Olivier MENANTEAU, Sandra ROCHA, Bertrand STOFLETH, Chenxin TANG.

Dans le cadre de la participation des Ateliers Médicis au Mois de la photo du Grand Paris, 2017, une sélection d’images issues de cette commande photographique nationale sera exposée.

Julie Balgué, Sans titre
Il s’agit ici d’engager un état des lieux de la résidence de la Maladrerie à Aubervilliers. Utopie architecturale conçue dans les années 70-80 par Renée Gailhoustet, cet ensemble futuriste mêle béton, verre, terrasses végétalisées et formes angulaires, laissant une grande place à la circulation piétonne. L'artiste étudiera comment les intentions d’une architecte se confrontent au quotidien des habitants. Quartier au carrefour de plusieurs équipements du Grand Paris, il s’apprête à vivre de nombreux bouleversements. A la croisée entre le documentaire et la fiction, ce travail présentera d’une part un inventaire photographique de l’ensemble, d’autre part des portraits des habitants in situ. C’est en utilisant un champ lexical et des techniques d’éclairage inspirées du cinéma et du théâtre, que l'artiste souhaite formaliser cette confrontation utopie / quotidien.

Raphaël Dallaporta et Philippe Vasset, Fantasmagorie
Fanstasmagorie est une exploration du Grand Paris par ses sommets. Depuis la tour Utrillo à Clichy-Montfermeil puis, de sommet en sommet, tout autour de la ville, les deux artistes tissent des correspondances télégraphiques entre ces hauteurs: les tours deviennent des sémaphores et les spectateurs sont invités au déchiffrement de ce langage mystérieux. La pièce finale s’articulera autour de trois éléments visuels formant un ensemble. L’installation sera composée de photographies et d’une vidéo associés à des textes. Le projet a reçu le soutien du Conservatoire des Arts et Métiers de Paris.

Patrizia di Fiore, Sans titre
Le projet de Patrizia Di Fiore s’intéresse aux paysages, à une banlieue qui passe lentement de la périphérie au centre du nouveau projet métropolitain. Dans un format carré qui réinterprète les perspectives de la ville, l’artiste propose d’interroger de ce qui unit le paysage et ses habitants, ce qui sépare la sphère publique et la sphère privée, en captant les lieux et les moments où les identités se transforment. Outre les tirages photographiques, ce projet comprend la réalisation d’un documentaire avec la mise en place d’un jumelage entre métropoles européennes et mondiales.

Gabriel Desplanque, Sans titre
Gabriel Desplanque a choisi le bois de Boulogne comme terrain d’exploration. Lieu de promenade, de travail ou de représentation, zone clandestine, objet de fantasme qui cache une réalité insaisissable, « Le Bois » est un Grand Paris miniature où les visiteurs, dans leur diversité, se côtoient ou s’évitent habilement. Le résultat du projet prendra la forme d’une installation visuelle et sonore, proposant une immersion dans l’atmosphère du bois de Boulogne, microcosme emblématique, et à travers l'atmosphère captée par l’artiste.

Julien Guinand, Sans titre
Le Grand Paris est un espace topographique hétéroclite dont Julien Guinand propose de documenter les aspérités. Comment la cité, comme espace normatif s’accommode-t-elle de la géographie, de la végétation, de l’insoumis ? Comment s’y intègrent les contraintes économiques, pratiques, politiques de la population ? Le projet dévoile les espaces de résistance à l’idéal des plans architecturaux et laisse surgir dans le paysage l’existence sensible de la ville. La restitution du projet se fera sous la forme de tirages noir et blanc et couleur, et sous la forme de restitution des histoires et des sons enregistrés au cours du processus de recherche.

Karim Kal, Lignée Dée
Le projet de Karim Kal suit la ligne D du RER, de Grigny à Corbeil. Les photographies prises de nuit, au flash à courte portée, sont à la fois inquiétantes et familières. Car, au-delà de l’étrangeté de l’image qui se présente, nous connaissons intimement ces formes et ces matériaux, ces passages, ces abris, ces raccourcis qui mènent plus vite à la sortie ou au prochain train. Dans le contraste cru du noir et blanc apparaît également la tension entre l’espace collectif et l’espace privé, entre la planification et l’utilisation, entre l’autorité et la transgression. Le travail sera présenté sous la forme d’un portfolio de tirages de l’ensemble des images réalisées. Elles seront ensuite installées dans les trains et les gares de la ligne D, sur des supports publicitaires.

Olivier Menanteau, Grand Paris - L’égalité ; Le 13e territoire
Olivier Menanteau explore le Grand Paris comme entité politique, composé de femmes et d’hommes, autant d'élu(e)s mis(es) au défi d’inventer un cadre officiel à la nouvelle métropole et d’en façonner les contours. Le photographe capte l’image des discours, les corps de ceux qui parlent, qui négocient et décident, entre eux ou face aux citoyens. Il donne à voir la politique en mouvements, interrogeant la manière dont ces expressions s’intègrent au projet démocratique et se prolongent dans la société à venir. Ce travail sera présenté sous forme de photographies couleur et noir et blanc, des images d'archives pour le futur, d’une vidéo et de documents. 

Sandra Rocha, La vie immédiate
La photographe Sandra Rocha installe son projet le long de la Seine et de la Marne, de part et d’autre de Paris, jusqu’au point où les eaux se rencontrent, pour interroger les adolescents qui vivent sur ces rives. Elle les capte au moment des premiers doutes, confrontés aux premières décisions : se choisir une voie, se laisser porter par le courant, prendre place dans son environnement quotidien, se débattre avec le sentiment nouveau que l’existence file aussi vite que l’eau. Pour ce projet, l'artiste envisage un résultat sous la forme d’un journal intime composé de plusieurs éléments et tiré en nombre et disséminé, invitant le lecteur à participer à son tour.

Bertrand Stofleth, Aéropolis
Le projet de Bertrand Stofleth place les trois aéroports de Paris (Roissy, Orly et Le Bourget), au cœur de la réflexion sur la nouvelle métropole. Alors que les frontières de Paris s’élargissent considérablement, que deviennent ces lieux rejetés en dehors de la ville, pensés à l’origine comme des entités isolées ? Le projet Aéropolis questionne ces espaces traversés de contradictions, villes dans la ville mais aussi avant-postes, laboratoires peut-être de la cité dont ils marquent le point d’entrée. L’œuvre finale présentera un premier corpus de photographies tiré et exposé, et un second, non tiré, visible par le biais d’une application numérique conçue pour le projet.

Chenxin Tang, Sans titre
Le photographe Chenxin Tang explore la ville et la forêt, et en particulier Fontainebleau. Les éléments, roches, arbres, eau, forment des paysages dans lesquels se glissent les habitants, les touristes et les promeneurs. Les temps géologique et organique se superposent et laissent deviner les traces silencieuses de l’histoire grandiose du domaine. Le résultat du travail photographique sera constitué de deux volets thématiques distincts. Une dizaine d’images seront destinées à une exposition de grands formats, dans l’espace public.

Dernière mise à jour le 2 mars 2021