Loisir'

122 479 points à Tetris !

Tout ceux qui ont déjà pu expérimenter la délicatesse du travail de Romain Sein vous le diront : Romain Sein est avant tout un « laisk », un glandeur, un jean-foutre.

Derrière la finition soignée, propre aux artistes consciencieux de leur travail se cache un procrastinateur hors pair. La vérité mesdames, messieurs, c’est que Romain Sein passe bien plus de temps à matraquer les boutons de bornes d’arcades avec ses copains collectionneurs de rétrogaming lors de soirées pizzas improvisées qu’à relire « Matière et mémoire » de Bergson. Nous sommes donc bien curieux de voir ce que le syndrome de Peter Pan, propre à cette génération d’amuseurs de galeries nées dans les années 80 / nourrie au Club Dorothée, peut nous proposer à part collectionner des jouets ou des Air Jordan.
Les pièces présentées ont été réalisées durant une année farcie de foot en salle, de sessions de planche à roulette et de moment de « recherche » en librairie de Comics. Utilisant autant de médiums qu’il a de hobby, Romain propose un ensemble gravitant autour de sa préoccupation principale : flinguer son temps libre dans un monde en auto-combustion, où le travail est enfin condamné à la destruction par les intelligences artificielles et la robotisation.

Romain a récemment fait 122 479 points à Tetris sur Game Boy. Mais il y a embrouille : il s’agissait d’une Game Boy SP avec une dalle rétro-éclairée... S’il ne cherche pas son téléphone tombé dans le sable pour photographier son chien au soleil couchant, il sera probablement là lors du vernissage. Si vous le croisez lors de cet événement, dites-lui de me rappeler, j’ai encore deux trois trucs à lui dire.

Erratum : il s’avérerait que le score à Tetris est en fait celui de Grégory Cuquel. Décidément…

Texte : Camille Laurelli