Picasso-Tabaraud, traces d'une amitié

"Mon ami Tabaraud"
Exposition
Arts plastiques
Jean-François Cazeau Paris 03

Pour marquer la réouverture du Musée Picasso, la Galerie Jean-François Cazeau rend hommage à Georges Tabaraud, du 25 octobre au 4 mars 2015, à travers une sélection de dessins, estampes, livres et photographies provenant de son ancienne collection. 

 

Journaliste avant-guerre dans la presse parisienne, Georges Tabaraud participe au combat de la Résistance avant de devenir peu après la Libération le rédacteur en chef du Patriote de Nice et du Sud-Est, puis son directeur jusqu’en 1977. « Pendant ces trente-trois années, j’ai aimé ce métier avec ses jours de gloire, ses jours de colère, ses échecs et ses réussites, ses grandes illusions et ses immenses joies », écrit-il dans son papier intitulé Souvenirs des bonnes années, et d’ajouter aussitôt : « Je dois au journal ma rencontre avec Picasso. Elle illuminera ma vie. »

    

Georges et Pablo, c’est l’histoire incroyable d’un jeune journaliste tout juste sorti des maquis FTP, seul disponible à la rédaction en cette journée ensoleillée d’août 1946, pour aller à la rencontre, sur une plage de Golfe-Juan, du génie espagnol qui venait, après son adhésion au PCF, de s’installer sur la Côte d’Azur en compagnie de l’éblouissante Françoise Gilot.


« Pour moi, cette journée avait été extraordinaire, pleine de joie et d’admiration ; j’avais trouvé chez cet homme dont j’avais tant craint la rencontre, une fraternité, une gentillesse, une chaleur que jamais je n’aurais pu envisager. Je pensais en le quittant que jamais je n’oserai revenir », raconte-t-il dans un étonnant livre de souvenirs sur cette profonde amitié qui se noua entre eux, sans doute dès ce premier contact (Mes années Picasso, Éditions Plon 2001).

  

Dès lors, Georges Tabaraud fut le grand témoin du dernier tiers, particulièrement mouvementé, de la vie de Pablo Picasso. Des fêtes données en son honneur à Vallauris en compagnie d’Aragon, de Cocteau, de Prévert, de son militantisme en faveur de la paix avec notamment la création de la fameuse colombe mais aussi des crises avec le PCF, par exemple lors de l’affaire du portrait de Staline et des drames, plus intimes, de la séparation avec Françoise. Toujours à l’affût, le Patriote étant devenu le « journal de Picasso » notamment à l’occasion de chaque carnaval de Nice. Le journaliste a également suivi de près cette période « vallaurienne » et « antiboise » particulièrement féconde durant laquelle le peintre découvrit les perspectives créatrices offertes par la linogravure et la céramique et réalisa sa célèbre fresque sur panneaux la Guerre et la Paix.

Complément d'information

Légende :

Pablo PICASSO
"Femme au corsage à fleurs", 1958
Lithographie, état définitif
63 x 48 cm
© Succession Picasso 2014

Artistes

Adresse

Jean-François Cazeau 8 rue Sainte Anastase 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022