Renaud Jerez

Miroir Noir
Les Abattoirs Toulouse

Renaud Jerez, "When Tania Arrived at Home", 2016, vue d’exposition, Galerie Crèvecoeur, Paris. Courtesy de l’artiste et de la galerie Crèvecoeur (Paris) © Aurélien Mole

Pour ce projet, Renaud Jerez intervient dans l’espace déjà hybride des Abattoirs, mi-bâtiment historiciste du XIXe siècle, mi-espace fonctionnaliste d’exposition des années 1990. Il y crée une architecture totale qui se révèle être à la fois un espace de vie, un lieu d’exposition et une œuvre en soi.
Dans cette installation immersive, le langage architectural et domestique (jardin, vitrines, lampes, canapés, objets, etc.) est à la fois familier et étrange, réel et pervers. Ayant recours à de multiples médiums, en particulier la sculpture, Renaud Jerez utilise matériaux artisanaux et industriels qu’il retravaille grâce à l’assemblage, pour créer des œuvres dans lesquelles le précaire, voire l’abject, sabotent la fluidité et la blancheur lisse qu’affectionne la civilisation contemporaine.

Représentatif d’une génération qui a compris qu’il n’y a plus de limites entre la réalité et la virtualité ou, s’il en reste une, qu’elle est à explorer, Renaud Jerez questionne l’avènement possible d’une "singularité technologique". L’intelligence artificielle déclencherait des changements imprévisibles sur la société humaine, changements qui s’incarneraient notamment dans ces "robots-momies", personnages hybrides, inquiétants et burlesques. Les sentiments mêlés qu’ils suscitent – un mélange d’attirance et de répulsion tel qu’on peut le ressentir pour les personnages monstrueux des contes ou des maisons hantées – rappellent la théorie de l’"uncanny valley". Cette réflexion, qui s’est développée suite à l’essor de la robotique, souligne que plus les objets humanoïdes – ou autres cyborgs et avatars – sont similaires aux êtres humains, plus leurs différences nous frappent et nous choquent. A l’échelle des Abattoirs, cette "architecture de l’étrange" ("The Architecture Uncanny") façonne un espace où toutes les normes attendues – de fonction, de consommation, de genre, etc. – sont brouillées, et où on évolue sur le fil d’une frontière tenue entre le bonheur de la noirceur et une apocalypse colorée.

 

 

Tarifs :

7 € (tarif plein) / 4 € (tarif réduit)

Horaires

Du mercredi au dimanche de 12h à 18h.

Adresse

Les Abattoirs 76 allée Charles-de-Fitte 31300 Toulouse France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022