Résistants

DENIS ROUVRE
Exposition
Photographie
Stimultania - 67000 Strasbourg

Agathe Nonmeu, série "Kanaks", 2013 © Denis Rouvre

 « Résistants ». Tel est le titre de l’exposition de Denis Rouvre qui réunit deux séries de photographies - « Low Tide » et « Kanak », prises respectivement au Japon et en Nouvelle-Calédonie - et qui confronte le visiteur à des regards, des hommes, des femmes, fiers, dignes et graves. « Résistants ». Un titre éloquent. Ils se présentent face à nous, face au photographe, sans artifice. Ils sont là, ces êtres rencontrés et devenus modèles d’un jour pour Denis Rouvre. Ils sortent de l’ombre et racontent une histoire, leur histoire, qui apparait comme gravée et figée dans les traits de leur visage. Aucune narration. Seulement des portraits qui éprouvent, ressentent et posent pour le photographe.

Animé par un sentiment de nécessité, Denis Rouvre part au Japon découvrir les ruines désolées d’un paysage abandonné, dévasté par le tremblement de terre et la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011. Il cherche des traces, une subsistance, une réalité. Il ne reste rien. Ni souvenirs épargnés, ni témoignages d’une vie antérieure. Dès lors, ce sont les survivants qui vont intéresser le photographe, ceux qui acceptent de se livrer, de se donner à voir. Denis Rouvre les immortalise, un à un, dans un petit studio aménagé dans les quartiers de relogements. En résultent des portraits forts, réservés qui se détachent sur un fond noir. Les cadrages sont resserrés, la lumière est intense et dramatique ; elle sculpte les visages qui sont l’écho des paysages photographiques, ravagés par les épreuves, la mort et le temps. Et pourtant, l’éclat de leur regard est déterminé, l’expression presque sereine et résignée.

Avec la série « Kanak » c’est en Nouvelle-Calédonie que Denis Rouvre trouve
ses modèles issus d’une tribu d’autochtones des terres des Kanaks. Cette série confronte des attitudes diversifiées ; des femmes, des hommes, des jeunes et des vieux, solidaires face à leur histoire. Ils appartiennent à un monde révolu, aux valeurs ancestrales, qui oscille entre passé et présent, entre tradition et modernité, mais auquel ils s’accrochent fermement. Les portraits sont imposants. Puissants, sévères et marqués. La lumière épouse les contours, intensifie le grain et les crevasses des peaux sombres et souligne les expressions chargées des regards qui attirent notre attention. Ils sont libres. Ils sont vindicatifs, tristes ou violents. De ces portraits se dégage le sentiment qu’on ne pourra jamais les déraciner de leurs terres.

Au travers de sa photographie et d’une pratique qui reste documentaire, Denis Rouvre témoigne de fragments de vie et d’un quotidien où se mêlent désespoir, solitude
et incertitude. Il rend hommage à ces personnes qui résistent pour vivre et luttent pour survivre. Modèles d’un jour, héros du jour, ces inconnus partagent une vie ordinaire et un destin extraordinaire. Ils s’incarnent silencieusement sous le regard du photographe en figures courageuses, héroïques, impulsent la vie et représentent une forme d’espoir. Ils sont juste là. Des résistants. Des survivants. Toujours debout.

(Barbara Hyvert) 

 

Denis Rouvre est un photographe français né en 1967. Il vit et travaille à Paris. Depuis 1992, Denis Rouvre tire le portrait des stars qui s’affichent et depuis quelques années d’êtres anonymes aux vies ordinaires et aux destins extraordinaires, ceux qu’il nomme lui-même les « figures héroïques ». Ses séries personnelles, recherches sur la puissance et la fragilité de l’homme, sont exposées en France et à l’étranger : Rencontres d’Arles, fiac, Art Paris, galerie Hélène Bailly à Paris, galerie Project 2.0 à La Haye,… Les Rencontres d’Arles présentent en 2014 sa nouvelle série Identités et territoires de l’intime.

Ses portraits sont publiés dans la presse nationale et internationale. Le New-York Times Magazine lui a consacré un portfolio présentant la série Low Tide.
Il a été récompensé par des prix prestigieux : World Press Photo 2013 pour sa série Sumo, World Press Photo 2012 pour une image de la série Low Tide, Hasselblad Masters Portrait 2012, SONY World Photography Award 2011 pour sa série « After meeting », World Press Photo 2010 pour sa série Lamb.

 

 

 

 

 

Tarifs :

Entrée libre

Horaires

Du mercredi au dimanche de 14 h à 18 h 30

Adresse

Stimultania - 67000 33 rue Kageneck 67000 Strasbourg France

Comment s'y rendre

à 5 min à pied de la gare de Strasbourg
en tram : lignes A/D arrêt Gare Centrale ou Ancienne Synagogue Les Halles – lignes B/F arrêt Alt Winmärik – ligne C arrêt Faubourg de Saverne
en voiture : en provenance de Paris : sortie n° 51 Strasbourg centre, suivre Gare centrale – en provenance de Colmar : sortie n°2 Place des Halles, suivre Gare centrale – parking : Halles P1 Marais Vert, Gare Wodli ou Halles P3 Wilson

Dernière mise à jour le 13 octobre 2022