Un oeil libre Proweller

Exposition
Arts plastiques
Galerie du Centre Paris 04
Evidemment la peinture n'est pas morte. Par contre il est évident que l'aventure de l'art du XXème siècle est close, sa revendication de totale autonomie aussi bien formelle que représentative. Bon vent aux nouveaux peintres du XXIème siècle. En ce temps de béatification d'une Figuration Narrative, depuis longtemps enterrée vivante et maintenant promise à la momification de l'histoire de l'art, qu'attendre d'une tardive redécouverte de la peinture d'Emanuel Proweller ? La nouvelle figuration au début des années 60 n'a eu à s'imposer que face à la dictature moribonde d'une abstraction officielle. La notion même de peinture m'était nullement contestés. Et les peintres étaient bien conscients de ceci : si la peinture dite abstraite peut ou doit se passer du mécanisme (de l'esprit) de l'abstraction, à moins de sombrer dans la mièvrerie, la nullité. A lui tout seul, ou presque, Proweller personnifie cette analyse. La bienveillance de son regard porté sur le spectacle anecdotique de la banlieue pavillonnaire : le chien dans la cour, les poules du poulailler, les tulipes dans le vase, les silhouettes de son père, de son épouse, ne donne pas lieu à des épanchements émotifs mais à la construction rigoureuse d'un petit monde contenu dans le grand monde dont il semble revenu. Petit monde originel où le chien est bleu, les jardins potagers barrés de rouge et de vert, les femmes nues jaune citron agrémentées d'un bras orange et d'un sein mauve, résultats indéniables d'une observation attendue. Inutile de faire appel aux provocations du fauvisme, aux fantaisies du surréalisme ou à quelque pauvre souci décoratif. C'est comme ça. Et ça marche. Bernard Rancillac 7 mars 2007

Horaires

du mardi au vendredi de 14h à 18h30 le samedi de 10h30 à 13h et de 14h à 18h30

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Galerie du Centre 5, rue Pierre au Lard 75004 Paris 04 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022