Un plan simple 1/3 (Perspective)

Une proposition du Bureau/
Exposition
Arts plastiques
Maison populaire Montreuil

Vue de l'exposition Un plan simple - Photo Aurélien Mole

Le cycle de trois expositions intitulé 'Un plan simple' a été spécifiquement conçu pour la Maison Populaire. Non pas tant pour l’espace au sens de production in situ ou contextuelle, mais surtout par rapport à cet espace, à la manière dont cette salle d’exposition est envisagée, regardée et pratiquée quotidiennement par le public. En effet, le Centre d’art, qui est également l’entrée de la Maison Populaire, est un lieu qui se traverse : bien des personnes y passent très régulièrement pour se rendre vers d’autres activités et jettent un coup d’oeil aux expositions par la même occasion. Les expositions d’Un plan simple partent de ce constat : une exposition peut être regardée en passant et s’appréhender alors comme une image frontale. Les trois expositions organisées par le Bureau/ se proposent d’examiner différentes modalités de construction d’une image : la perspective, la scène et l’écran. Ces « formes symboliques 1 » sont chargées de références car elles représentent des structures déterminantes de l’histoire culturelle. Ici, elles serviront chacune d’outil scénographique pour proposer un accrochage créant une image bi-dimensionnelle. Le spectateur qui choisira d’y pénétrer pourra aussi déambuler parmi les oeuvres. PERSPECTIVE Première interprétation du 'Plan simple', 'Perspective' explore un mode de perception visuelle. L’exposition est construite frontalement selon une succession de plans qui s’organisent selon un point de vue unique. À distance, l'exposition se donne à voir comme une image que l'on peut appréhender dans son ensemble, où tous les plans se joignent ou se superposent. De plus près, la circulation parmi les oeuvres permettra de découvrir ces plans successifs. Perspective, qui propose simultanément deux expériences — l’exposition comme image bi-dimensionnelle et comme dispositif pénétrable, s’appuie sur deux références : la perspective comme invention rationnelle dans l’histoire de la représentation et les accrochages expérimentaux des expositions manifestes ou pédagogiques du début du XXème siècle2. La première renvoie à un mode d’organisation du réel apparu à la Renaissance, qui donne à l’homme une place centrale afin que son point de vue ordonne le théâtre du monde. La seconde référence s’inscrit dans une époque où les images se sont multipliées de façon exponentielle et où il importe avant tout d’organiser une façon de se mouvoir parmi elles ; non plus par rapport à un point de vue fixe mais pour un oeil en perpétuel mouvement. Les oeuvres choisies pour Perspective jouent et déjouent la scénographie frontale de l'exposition. Qu’il s’agisse de construire ou de déconstruire une image, l’exposition s’intéresse largement au processus de représentation. Opérant sur le mode de la déconstruction de l’image, 'A Whole Fragment' (2007) de Gwenneth Boelens, ou 'Sundial' (2005), d’Adam Putnam, créent des effets d’illusion grâce à des dispositifs de reflets, où l’oeuvre est d’abord perçue comme un fragment avant d’être appréhendée dans son unité. 'Lighthouse' (2006) d’Alexander Gutke est la projection d’une surface géométrique en rotation dans l’espace, provoquant l’illusion du mouvement par la simple succession d’images fixes. La construction d’une représentation est également une des pistes esquissées par l’exposition. L’oeuvre 'Broken t (exagonal plate)' (1997) de Barbara Bloom offre plusieurs manières de représenter un même objet. Cécile Desvignes avec 'Les angles' (2001), traite en volume la représentation de l’architecture, en partant du plan de son ancien appartement. Quant à Jérémie Gindre, 'La Voie (Stonehedge 4a+)' (2006), propose une représentation en théorie praticable à la fois visuellement et physiquement. Empruntant au langage baroque, 'Vitrine' (2001), l’œuvre de Caroline Boucher détourne la question de la perception de la sculpture en imposant le point de vue frontal de la vitrine. Jouant avec les codes culturels de la représentation, la 'Nature Morte' d’Etienne Bossut (1997) emprunte autant à la peinture qu’à la sculpture ; le moulage lui permet de se tenir à la lisière de l’image comme simulacre et de l’objet comme représentation. Michel François se réfère lui aussi au brouillage post-moderne des médiums. L’image qu’il propose dans 'Déjà-vu (Cactus 1)' (2003) crée une abstraction à partir d’un effet de symétrie. Matthias Bitzer travaille la combinaison d'une représentation figurative et d'une interprétation abstraite pour créer un espace autonome qui permet, comme le formule l'artiste, la dissolution des relations temporelles et spatiales culturelles. Les photographies de Gaël Pollin abordent le réel dans sa diversité tout en soulignant les apperceptions de nos systèmes de représentation. Isabelle Cornaro a, quant à elle, développé une réflexion sur l’espace et plus particulièrement la perspective dans un certain nombre de ses pièces. Pour l’exposition 'Perspective', elle est invitée à faire une proposition qui prenne en compte la scénographie de l’exposition.

Complément d'information

Événement dans le cadre de l’exposition :
Mercredi 28 janvier à 20h
L'exposition comme image et l'image d'exposition

Discussion entre Aurélien Mole, Garance Chabert, membres du Bureau/ et Rémi parcollet, critique d'art et un photographe d'exposition.
Diffusion du film 1972 tourné par le collectif de commissaires d'exposition Le Bureau/.

La photographie d’exposition est une source documentaire pour l'histoire de l'art. Photographier l'exposition, c'est prendre en compte l’espace, l’autonomie de l’œuvre, sa relation avec un environnement. Les intentions de la photographie d’exposition, malgré sa fonction documentaire, n’ont alors de cesse d’évoluer entre objectivité et subjectivité.

'1972' est un film-exposition tourné par le Bureau/, il présente une sélection d’œuvres, notamment de jeunes artistes français. En s’inspirant de F for Fake d’Orson Welles, il s'agit d'un vrai/faux documentaire sur une vraie/fausse exposition : vraie dans le sens où l’exposition est réellement montée ; fausse parce que cette exposition, par le biais de divers artifices, à l'air de se dérouler dans les années 70. Cette fausse archive anachronique tournée en Super-8, avec des figurants en tenues seventies présente pourtant des œuvres contemporaines. Le film questionne ainsi le rôle du commissaire dans l’inconscient collectif : celui qui découvre les nouvelles tendances de l’art.

Autres artistes présentés

Matthias Bitzer
Barbara Bloom
Gwenneth Boelens
Alexander Gutke
Gaël Pollin
Adam Putnam

Partenaires

parisArt

Mécénat

IASPIS

Adresse

Maison populaire 9 bis rue Dombasle 93100 Montreuil France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022