Vincent Gicquel, La belle affaire

Exposition
Arts plastiques
Galerie Thomas Bernard Paris 03

Qu’est-ce qui occupe si intensément les figures de tes toiles ? Je pense que mes personnages agissent (assez égoïstement) pour eux-mêmes. Leur actions n’ont pas de lien avec le monde qui les entoure et encore moins avec les hommes qui les entourent. Quand je parle d’indifférence générale c’est parce que les regards ne se croisent jamais... C’est dans cette solitude Sisyphéenne que nous oeuvrons. Mes personnages sont des condamnés, comme moi, ils ne savent pas vraiment ce qu’ils sont venus faire ici, je pense qu’ils n’essaient même pas de comprendre. Ils font ce qui leur semblent important... Ils se débattent avec de la peinture à l’huile (cette fameuse matière molle) avec des outils inappropriés... Chacun de mes tableaux fonctionne comme les fragments d’un monologue intérieur… il y a pour moi un lien entre le soliloque et la répétition purement mécanique de nos gestes; nous sommes tous des marionnettes, tous dans le même merdier... Mais il n’y a là, rien de négatif ! Je ne critique rien, je ne m’élève contre rien. Il n’y a rien de cynique dans mon rire, et il n’y a rien non plus de barbare dans ma façon de disséquer le monde; je tourne simplement tout ce qui m’entoure en dérision, sans épargner ni mon travail, ni l’homme que je suis... Il y a finalement une grande vitalité chez moi qui oscille entre rire, indifférence et sérénité salutaire. Je dois tout à ma façon de voir le monde, d’ailleurs il n’y a qu’une vision du monde possible, celle de le voir tel qu’il est! Entretien avec Vincent Gicquel, Cortex Athletico, le 28 Aout 2009, Marie Canet

Artistes

Adresse

Galerie Thomas Bernard 13 rue des Arquebusiers 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020