Vivid Angst and Colorful Doubts

Une exposition de Ludovic Sauvage
Projet soutenu par le Cnap
Exposition
Arts plastiques
Galerie Valeria Cetraro Paris 03
Vue de l’exposition « Vivid Angst and Colorful Doubts » de Ludovic Sauvage, Galerie Valeria Cetraro

Vue de l’exposition « Vivid Angst and Colorful Doubts » de Ludovic Sauvage, Galerie Valeria Cetraro, 2020

Ce projet a bénéficié du soutien aux galeries / exposition du Centre national des arts plastiques en 2020.

On entre avec « Vivid Angst and Colorful Doubts » à la lisière d’un espace domestique, celui des salles de bains et des salons au confort standardisé, avec leurs étagères aux parois coulissantes, leurs plantes d’intérieur et leurs surfaces réfléchissantes… Un espace ici devenu ambigu, à la fois familier et étrange, peuplé d’effets de « déjà vu » et de dédoublements faisant vaciller l’expérience du temps présent.

Insidieusement, le trouble s’installe par la disposition et les ensembles que forment les œuvres de Ludovic Sauvage, fonctionnant par deux ou par quatre, fixées aux murs ou posées au sol selon des jeux de symétrie et de répétition. Il s’agit là de structures en médium hydrofuge et en Polystyrène extrudé évoquant du mobilier préfabriqué, à la surface desquelles des images sont imprimées sur des miroirs ou des carreaux de céramique. Ces dernières représentent notamment des gammes de luminaires (Foam), des mains exécutant des gestes du quotidien (Stream), mais également des plantes exotiques dont on retrouve un « exemplaire » réel dans l’espace de la galerie. Autant d’images issues d’une publication sur l’aménagement intérieur des années 1960 (L’Art ménager), recadrées, teintées en bleu ou en rose, pour certaines tirées en négatif, de manière à ce que leurs contenus archétypaux soient simultanément reconnaissables et indéterminés, telles des réminiscences incertaines et fulgurantes.

A travers leurs redoublements et leurs enchâssements avec des objets réels, les images-volumes de cette exposition se chargent d’une temporalité complexe, faite d’anachronies et de survivances induisant des sensations de suspension et de flottement. Sensations auxquelles répondent les images de brumes violacées qui composent la série intitulée Lean, du nom d’une substance codéinée connue pour ralentir la perception et pour son influence sur le cloud rap. Une impression de ralentissement encore accentuée par la bande-son qui accompagne l’exposition, conçue à partir d’un morceau de Pino Donnagio pour Body Double (Brian de Palma, 1984), un film aux allures de série b où il est également question de doubles et de faux-semblants. Soumise à un procédé de reverse, consistant à diffuser des musiques à l’envers et à en décélérer les fréquences, cette partition au lyrisme de bluette prend ici d’étranges échos. 

Sarah Ihler-Meyer

Complément d'information

Vernissage samedi 4 juillet 2020 de 16h à 21h

Artistes

Horaires

Du mardi au samedi 14h–19h et sur rendez-vous

Adresse

Galerie Valeria Cetraro 16 rue Caffarelli 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022