Biographie

Gilles Raynaldy, né en 1968, vit et travaille à Paris. Il est diplômé de l’École Nationale Supérieure d’Art de Paris-Cergy (DNSEP grade master 2). Depuis une vingtaine d’années, Gilles Raynaldy s’intéresse aux enjeux sociaux de l’architecture, de l’urbanisme, de l’habitat ainsi qu’à la représentation des êtres et des corps, souvent dans le cadre de commandes publiques ou privées et de résidences artistiques. La question de ce qui fait « lieu » traverse son travail et se développe au fil de ses projets.

Ses images d’intérieurs montrent des tentatives d’appropriation, elles font voir ce qu’il y a de signifiant et d’humain dans un arrangement. C’est une sorte de poétique du quotidien à laquelle la photographie participe en la relayant et en la mettant en forme. Il a notamment travaillé sur les appartements d’Auguste Perret au Havre en 2010 lors d’une commande la ville, ainsi que sur le paysage et l’habitat en Haute-Normandie en 2011 sur une proposition du Pôle Image Haute-Normandie.

Son travail sur l’urbanisme et l’architecture s’est concentré sur des territoires accidentés et en mutations tels certains quartiers défavorisés de la Meuse ; mais aussi sur le vaste chantier des Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine, étape importante dans le projet du Grand Paris. Le photographe s’est saisi de ce traditionnel suivi de chantier, qui d’habitude se cantonne à la documentation et à la communication des entreprises pour interroger la question du temps, de l’espace et leur relation à l’image photographique. Sa photographie se fait ici archéologie du temps présent en gardant en mémoire les différentes strates qui naturellement sur un chantier se superposent, se cachent mutuellement et s’effacent au fil du temps. Avec à l’esprit les photographies des mutations du Paris du XIXe siècle, il a approché ce chantier comme une métaphore des temps qui changent. Voulant faire œuvre vivante, il l’a photographié comme un phénomène à la fois quotidien et spectaculaire où la progression de l’architecture est ponctuée par les gestes et les actions des compagnons.

Cette attention aux gestes et à l’univers du travail est placée au centre d’autres séries, qui témoignent des liens et des relations entre les individus au sein de leurs espaces de travail et de vies. C’est le cas notamment de la série développée en 2014 autour du quotidien des employés de l’une de plus importantes études notariales de Paris ; ou encore dans les images réalisées à l’occasion d’une résidence à la Capsule au Bourget en 2012 au sein d’une maison de retraite médicalisée, où l’on voit clairement une tentative de se confronter à l’humanité et à la déraison de l’extrême vieillesse à travers une vision rapprochée des corps, avec leurs postures, leurs attitudes.

De 2008 à 2012, grâce à une résidence organisée par le Bal, il photographie le quotidien de la cité scolaire Jean-Jaurès à Montreuil. Mêlant vues d’architectures, détails, portraits, vues de groupe, sur le mode d’une photographie/cinéma. Ce dernier travail a trouvé la forme d’un livre intitulé  Jean-Jaurès paru aux éditions Purpose en 2015. L’ouvrage a été nominé pour plusieurs prix : Prix du livre 2015 aux Rencontres d'Arles; meilleur premier livre, prix Paris Photo/Aperture 2015. Ce projet a également été sélectionné pour plusieurs expositions en France et à l’étranger : au festival « Quinzaine Photographique Nantaise », dans le cadre de la triennale « Photographie et architecture» à Bruxelles ou encore au « festival F/stop » à Leipzig dont le commissariat a été assuré par Anne König et Jan Wenzel des éditions SpectorBook.

En 2016, Gilles Raynaldy a reçu une commande du Cnap pour un travail d’auteur sur la « Jungle » de Calais. Travaillant et participant conjointement aux réflexions et aux actions de l’association le PEROU (Pôle d’exploration des ressources urbaines), le photographe a pris conscience que sur ce territoire calaisien se réalisait une expérience urbaine et sociale de première importance dans notre histoire. Il choisit donc de photographier les inventions, les résistances, les adaptations, les bricolages en tous genres des gens qui y habitent. À l’encontre d’un repli sur soi et du triomphe du spectaculaire, ses photographies partagent avec le spectateur des moments de rien, de confiance et de proximité, de complicité avec l’étranger, des signes d’un bonheur éphémère et d’espoir.

En 2016 il réalise également un travail sur la nouvelle médiathèque de Caen par Rem Koolhass, qui fera l’objet d’une publication aux éditions le Point du jour.

Les œuvres de Gilles Raynaldy font partie des collections du Fnac, des Archives nationales, de la bibliothèque nationale, des villes de Marseille et du Havre, ainsi que de collectionneurs privés.

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Gilles Raynaldy

Dernière mise à jour le 2 mars 2020