Lauréats de la commande photographique nationale : Regards du Grand Paris - Année 3

En partenariat avec les Ateliers Médicis

Maxence Rifflet, <i>Les Nettoyeurs<i/> © Maxence Rifflet

Lucie Jean, <i>Cité Lacustre<i/>, © Lucie Jean

Susciter des regards sensibles, multiples et décalés sur un territoire en pleine transformation ; inviter les artistes à nous livrer leur récit et leur perception des mutations du Grand Paris : voilà l’ambition de la commande nationale des Regards du Grand Paris.

Les Ateliers Médicis portent en coopération avec le Cnap la commande photographique nationale « Regards du Grand Paris » pour une durée de dix années (2016-2026), au rythme d’une commande à six photographes par an. 

Le comité de sélection de la 3e année des « Regards du Grand Paris  » réuni le 15 novembre 2018 aux Ateliers Médicis à Clichy-sous-Bois / Montfermeil a choisi six artistes photographes : Lucie Jean, Mana Kikuta, Baudouin Mouanda, Maxence Rifflet, Anne-Lise Seusse, Zhao Sun.

Chaque photographe dispose de dix mois pour réaliser son projet documentant les évolutions de la métropole parisienne. Seront associés, au cours de la réalisation de la commande, des habitants de la métropole.
Les œuvres produites rejoindront le Fonds national d’art contemporain, collection nationale que le Centre national des arts plastiques conserve et fait connaître par des prêts en France et à l’étranger.

Le comité de sélection était composé de : Renan Benyamina (directeur délégué des Ateliers Médicis), Yves Robert (directeur du Cnap), Marion Hislen (déléguée à la photographie, ministère de la Culture), Hannah Darabi (photographe), Alice Diop (cinéaste), Sylvain Gouraud (photographe), Bertrand Schefer (écrivain et réalisateur), Pia Viewing (commissaire d’exposition).

Lucie Jean
Cité lacustre

Lucie Jean est née en 1978. Elle vit et travaille dans l’Est parisien. Alternant entre approche documentaire et regard contemplatif, ses trajets photographiques sont des chroniques d’aller-retour sur des territoires fragiles, où la nature renvoie l’homme à sa condition éphémère, de visages en paysages. Elle est représentée par la Galerie des Comptoirs Arlésiens. Elle réalise plusieurs expositions personnelles et collectives (Bourse du Talent BNF, Galerie Domus...), des résidences au Québec, au Japon et en Islande.

Le projet Cité lacustre documente la métamorphose du lac de Vaires, territoire hybride entre la ville et la campagne, et qui sera utilisé pour les Jeux Olympiques de 2024. Ce lac deviendra, peut-être, le premier grand lac parisien. La production des images sera prolongée par une collaboration avec un urbaniste qui mènera une série d’entretiens, un créateur sonore qui réalisera des prises de son ; cela donnera lieu à un petit film photographique ainsi qu’à un dispositif sonore accompagnant l’accrochage de tirages d’exposition. 

Mana Kikuta 
Aux monuments

Mana Kikuta est née à Hiroshima en 1986. L’artiste vit et travaille en France depuis 2013. Elle est diplômée de l’université de photographie de Tokyo et de l’École supérieure d’art de Chalon-sur-Saône. Elle a été résidente de l’École nationale de photographie d’Arles. Ses œuvres explorent l’histoire des techniques photographiques comme un reflet des problèmes mémoriels de notre société. Là, les limites du médium photographique se mêlent à celles de notre mémoire.

Aux monuments est une série de portraits de celles et ceux qui tracent aujourd’hui les contours d’une Mémoire dans le Grand Paris : ceux qui gravent le nom des soldats morts à la guerre, ceux qui entretiennent les monuments oubliés, ceux qui en veulent de nouveaux ou simplement ceux qui, en passant devant une stèle, se souviennent. Il s’agira de saisir une Mémoire en train de s’écrire, dans un moment où, en s’agrandissant, Paris doit aussi tenter de redéfinir le lien entre celles et ceux qui y vivent ou ont disparu.

Baudouin Mouanda
La SAPE, le rêve d’aller-retour

Baudouin Mouanda est né au Congo en 1981. En multipliant en quelques années, expositions, bourses de création et participations à des projets collectifs dans divers pays, l’artiste figure aujourd’hui parmi les jeunes photographes africains reconnus au niveau international. Attentif aux questions de société, aux traces de la guerre dans son pays et aux coutumes, l’artiste adapte son langage photographique à ces sujets ou terrains.

Son projet, La SAPE, le Rêve d'aller-retour, est un travail photographique dans la communauté congolaise à travers le Grand Paris et plus particulièrement autour du phénomène qu’est la S.A.P.E : Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes. Baudouin Mouanda souhaite mener un travail de recherche sur ces sapeurs qui cherchent à se distinguer par l’originalité de leur style.

Maxence Rifflet
Les Nettoyeurs

Maxence Rifflet est né en 1978 à Paris où il vit. L’artiste développe depuis quinze ans une photographie attentive aux lieux et aux hommes dans laquelle l’opération d’enregistrement est l’affirmation d’une présence au monde. La pratique de l’image fait partie de l’enquête : l’interaction du photographe avec ses sujets, qu’il relate dans ses textes, est la boussole d'expérimentations formelles variées. Le tirage y tient une part essentielle : il matérialise l’image qui peut à son tour manifester sa présence.

Son projet, Les Nettoyeurs, est de construire un portrait de ville à travers les gestes et les regards de ceux qui la nettoient, celles et ceux chargés de faire disparaître les traces laissés par l’activité de tous les autres. L’artiste veut suivre les protagonistes dans leur vie quotidienne, décrire les gestes de leur travail, leurs déplacements dans la ville, montrer les lieux qu’ils traversent, ceux qu’ils habitent.

Anne-Lise Seusse
Les mouvements des objets ; biffins et recycleries autour de Paris

Anne-Lise Seusse est née en 1980. Ses oeuvres ont été diffusées au Creux de l’enfer à Thiers (2008), au Centre Photographique d’Ile-de-France à Pontault-Combault (2010), à l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne (2011), à La National Gallery de Cape Town (2012), au Palais de Tokyo (2012), au Centre Photographique de Lectoure (2013), au Centre International d’Art et du Paysage de Vassivière (2013), à l’ESA Paris (2014), au Micro-onde (2015), au MuMa (2017) et au Frac Limousin (2018).

Les mouvements des objets ; biffins et recycleries autour de Paris, s’intéresse aux espaces, le long du périphérique, où circulent les marchandises récoltées à droite à gauche que des familles transportent par valise le long du périphérique. Anne-Lise Seusse souhaite interroger les espaces des biffins mais aussi certaines recycleries et lieu de stockage.

Zhao Sun
Les Chinois d’Aubervilliers
Zhao Sun est né en 1985 à Xi’an en Chine. Il vit et travaille à Paris. Il a commencé à faire de la photographie à l’âge de 16 ans et a fait ses études à l’Ecole des Beaux-Arts de Xi’an, diplômé en 2007. Depuis, il vit en France et a poursuivi ses études à l’Ecole Nationale de la Photographie à Arles de 2007 à 2008, puis à l’École des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier Patrick Faigenbaum / Marc Pataut de 2010 à 2014. Zhao SUN s’intéresse aux lieux, à la ville, à l’urbain.

Son projet, intitulé Les Chinois d’Aubervilliers, est de représenter la communauté chinoise d’Aubervilliers sous un angle personnel et pertinent, de dévoiler une réalité sociale. Parmi les pays européen, c’est en France que la diaspora chinoise serait la plus importante. L’artiste s’immergera dans le quotidien de quelques personnes et développera sa création photographique autour d’eux, de leur travail, de leur vie familiale, des lieux, et de la façon dont ils habitent et pratiquent ces lieux.

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Dernière mise à jour le 2 mars 2021